Voilà comment, avec le soutien unanime de l’armée, le président Tebboune se prépare à « officialiser » la nouvelle République algérienne

Le mardi 2 juin, le président Abdelmedjid Tebboune, accompagné par le chef d’état-major intérimaire Said Chengriha, a officiellement tourné la page du feu général Gaid Salah. Six mois après le décès de l’homme qui a mis fin au règne du clan Bouteflika, le nouveau chef d’Etat a «canonisé » le généralissime défunt en baptisant le siège de l’état-major de l’armée nationale populaire du nom de Gaid Salah. Une manière élégante de le faire rentrer dans l’histoire tout en s’émancipant de son héritage.

Une fois cet hommage protocolaire expédié, Abdelmedjid Tebboune a présidé une séance de travail avec les cadres de l’ANP, la deuxième depuis son arrivée au pouvoir, en présence du général-major Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP par intérim, du nouveau secrétaire général du ministère de la Défense, du commandant de la 1ère Région militaire et des commandants des Forces terrestres, aériennes et maritimes, de la garde républicaine, de la gendarmerie nationale et des forces de défense aérienne du territoire ainsi que des chefs des départements et des directeurs centraux du MDN. Ont été également conviés à suivre cette réunion par visioconférence, les commandants et responsables des régions militaires. Selon des sources bien informées, cette grand-messe s’imposait pour monter l’unanimité des responsables de l’armée derrière le président Tebboune, notamment après les péripéties qui ont suivi le limogeage et l’arrestation du général Bouazza Wassini, mais également pour la suite des opérations.

Tout d’abord, entériner par les cénacles du pouvoir réel la mouture de la nouvelle constitution. Et c’est Said Chengriha, désormais unique patron de l’armée, qui a tenu à « donner son feu vert » au travail réalisé par le collège d’experts dirigé par Ahmed Laraba, et dont la version finale sera rendu public le 30 juin prochain. Après, le referendum populaire ne devrait être qu’une simple formalité.

Mais avant cette réunion, Abdelmedjid Tebboune a tenu à baliser le terrain. Il a tout d’abord laisser-faire les deux partis politiques qui étaient jusque-là les principaux soutiens d’El-Mouradia. Paralysés depuis plus d’une année, le FLN et le RND ont désigné, en l’espace de 3 jours, à leur tête deux secrétaires généraux inconnus des Algériens et sans envergure politique. En effet, ce n’est ni Baadji Abou Al Fadhl ni Tayeb Zitouni qui pourront battre le pavé pour convaincre les Algériens de voter la nouvelle constitution ou encore de croire en une nouvelle république.

D’ailleurs, la présidence de la république n’a pas mis trop de temps à affirmer que Tebboune était le président de tous les Algériens. Porte-parole officiel d’El Mouradia, Belaïd Mohand Oussaïd, s’est empressé de clamer haut et fort que le président « n’a de lien organique avec aucun parti politique agrée » et « qu’il ne s’est pas porté candidat au nom de ce parti à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 ». Les services de la présidence ont également tenu à exfiltrer le premier ministre Abdelaziz Djerrad en affirmant qu’il avait « démissionné du parti du FLN plusieurs années avant sa désignation en qualité de Premier ministre ». Dans la nouvelle feuille de route du pouvoir algérien, la fin programmée des partis historiques ne serait donc qu’une question de temps.

Et c’est pourquoi Abdelmedjid Tebboune cherche à se rapprocher des nouveaux partis, jugés plus crédibles et plus proches de la jeunesse du pays. Et il se permet même d’offrir un cadeau à Sofiane Djilali, président du parti opposant Jil Jadid. Ce dernier a annoncé que le chef d’Etat s’est engagé auprès de lui de libérer les deux détenus les plus en vue du hirak. D’après Sofiane Djilali, Samir Belarbi et Karim Tabbou allaient retrouver rapidement leur liberté et cela comme « gage de l’intention du président de favoriser l’apaisement et le dialogue national ». Tebboune et Djilali s’étaient rencontrés le mercredi 27 mai sans que cela ne soit rendu public.

Les éléments du puzzle « Algérie nouvelle » s’imbriquent petit-à-petit et pourraient dès la mi-juillet offrir aux Algériens un début de réponse à la question : Que deviendra l’Algérie post-Bouteflika ?

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  1. BENMOUFFOK 17:48 - juin 2, 2020

    Il faut qu’ils dégagent tous, ces vieilles crapules corrompus, qui comme Gaïd le vieux pédophile ne sont que le prolongement de la vieille pourriture de Boutéflika, c’est lui qui les a fabriqués, ils sont à son image vieux, nul, corrompus, avide de pouvoir et d’argent. Sofiane Djilali c’est vendu au diable pour un sac noir, ou un strapontin dans le clan mafieux, honte à lui.

  2. Moh35 02:19 - juin 3, 2020

    Tiens donc, la France active le makhzen pour faire libérer son agent tabbou… 🤔
    Djilali appartient au camp des eradicateurs…sa place est en prison.

    1. Babou 21:12 - juin 3, 2020

      Décidément le maroc t’empêche de dormir!

  3. telemaque 22:18 - juin 3, 2020

    Le bateau Algerie est en train de chavirer, a vos gilets et sauve qui peut .Wahad Anna9CH zablat 3la yammat yammah