En 1988, le leader de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui se morfondait dans la banlieue de Tunis, avait pris la décision de tenir un grand congrès en Algérie au cours duquel il devait donner le ton pour la création de l’État palestinien à la tête duquel il serait intronisé. Yasser Arafat avait quitté contraint, six ans auparavant, le Liban où ses combattants contrôlaient plusieurs camps de réfugiés et avaient établi un Etat sur le territoire libanais.
D’après ce qu’avait reporté le magazine Military Watch, le Mossad Israélien avait eu vent de la volonté des Palestiniens de créer leur propre Etat en exil, ce qui devait institutionnellement et diplomatiquement donner à leur combat plus de consistance et plus de légitimité. C’est alors que le premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Shamir et son ministre de la Défense Yitzhak Rabin donnent l’ordre d’engager une opération militaire sa précédent contre le congrès de l’OLP.
Initialement, Yasser Arafat voulait organiser le congrès à Bagdad, mais le conflit de celui-ci avec l’Iran l’avait découragé. Tunis se révélait également être un lieu fort dangereux. En avril de la même année, les Israéliens avaient déjoué la surveillance des forces de sécurité tunisiennes en assassinant Abou Jihad, un des dirigeants palestiniens les plus populaires.
C’est alors que Yasser Arafat jette son dévolu sur Alger. Finalement, le congrès de l’OLP s’est tenu au club des Pins, à environ 20 km de la capitale. Les dirigeants algériens craignant une opération israélienne ont consulté leurs Moscou. C’est avec l’aide des soviétiques que l’armée algérienne établi une zone d’exclusion aérienne autour du Club des Pins. L’intégrité dans la zone a été assurée par les systèmes de défense aérienne mobile BuK 2K12, ancêtres des BuK-M2 et BuK-M3.
Deux chasseurs MiG-21 ont constamment patrouillé à basse altitude autour du lieu où se tenait le congrès, et deux intercepteurs MiG-25 l’ont également fait à une altitude plus élevée. D’autres MiG-25 en assistance étaient restés en alerte dans leurs bases aériennes.
Il faut savoir qu’à cette époque, le MiG-25 soviétique que l’Algérie était la première à recevoir, était le chasseur le plus rapide du monde. Il se présentait donc comme un redoutable adversaire de l’armée de l’air israélienne dont les chasseurs vedettes étaient, le F-15 Eagle américains, plus légers que le MiG-25 mais plus lents. Les F-15 Eagle qui devaient bombarder le Club des Pins volaient plus bas et leurs missiles avaient une portée plus courte et une charge explosive considérablement plus petite, lors à cause notamment des réservoirs externes volumineux qui leurs étaient greffés pour pouvoir volet beaucoup très loin de leurs bases en Israël.
En fait, les missiles air-air R-40 du MiG-25 transportaient une charge utile plus de cinq fois supérieure à celle du AIM-7 Sparrow installé à bord du F-15. Cette caractéristique rendrait difficile pour les chasseurs israéliens d’échapper aux missiles soviétiques de classe air-air, malgré le fait que les F-15 avaient une meilleure maniabilité, un taux de montée plus élevé et un ensemble de capteurs plus puissant.
Ainsi, e 10 novembre 1988, les systèmes de défense algériens ont détecté un groupe de F-15 s’approchant de leur espace aérien à moyenne altitude. À leur tour, l’armée de l’air algérienne avaient déployé plusieurs MiG-25 supplémentaires pour renforcer ceux qui patrouillaient déjà le ciel algérien. Au lieu d’intercepter les F-15 israéliens, les avions algériens ont préféré former un front à une altitude plus élevée, dont ils pourraient tirer parti en lançant des attaques de missiles. Les F-15 israéliens détectèrent probablement la présence d’un nombre considérable de MiG-25 et de radars multiples. Elles changèrent de cap et se replièrent vers leur base.