Les jours se suivent et ne se ressemblent pas au Maroc. Alors que le mouvement du 20 février semble s’essouffler, ce sont les partis politiques qui font partie du gouvernement qui sont montés au créneau pour demander des réformes constitutionnelles et politiques. Le premier parti à dégainer était l’USFP qui a réuni son conseil national le week-end dernier. Il a réclamé clairement un rééquilibrage des pouvoirs entre la monarchie, le gouvernement, la justice et le parlement. Il a également réclamé des réformes constitutionnelles et institutionnelles afin d’aboutir à une monarchie parlementaire. Le Mouvement Populaire, jusque-là très en retrait sur ces questions, à lui aussi demandé des réformes constitutionnelles. Et cela ne semble s’arrêter à ces deux partis. Le PPS, lui aussi membre du gouvernement, serait entrain de préparer une sortie de la même veine. Les regards se tournent également vers les islamistes du PJD. Si leur leader, Abdelilah Benkirane a tenu à marquer sa différence avec l’USFP et le MP en se prononçant clairement pour une monarchie exécutive, il semble que sa position soit minoritaire à l’intérieur du parti. Plusieurs membres du secrétariat général seraient décidés d’après nos sources à « tirer tout ça au clair » lors d’un prochain conseil national qui doit se tenir le week-end prochain. Mais dans le remue-ménage qui agite le landerneau politique marocain depuis quinze jours, c’est surtout l’Istiqlal qui dirige le gouvernement qui semble aujourd’hui affaibli. Le premier ministre Abbas El Fassi qui est aussi secrétaire général du parti est vivement contesté. Il a été personnellement pris à parti par les manifestants qui défilent de temps à autres dans les rues marocaines. Sur facebook, la présence d’une dizaine de personnalités appartenant à la famille d’Abbas El Fassi à plusieurs postes étatiques n’arrange pas les choses. D’après des sources diplomatiques à Rabat, le palais pourrait sacrifier dans un premier temps le premier ministre afin de calmer la bronca autour de la famille « El Fassi », puis déclencher ensuite un « package » de réformes. Les mêmes sources avancent que le dossier se trouverait chez Mohamed Moatassem, conseiller politique de Mohammed VI.