Combien de temps va-t-il encore pouvoir résister ? C’est la question que beaucoup d’observateurs se posent ces derniers jours à Alger lorsqu’ on évoque les attaques en règle subies par le premier ministre Ahmed Ouyahia de la part de Djamel Ould Baaas et Chakib Khalil.
Les deux pistoleros du camp présidentiel alternent les « tirs meurtriers » contre le patron du RND, pourtant Ahmed Ouyahia s’est toujours dit fidèle à l’écurie présidentielle et proclame à tout va une fidélité sans faille au locataire du palais médicalisé de Zeralda. Alors qu’est ce qui dérange autant les proches d’Abdelaziz Bouteflika ?
« A l’approche des élections présidentielles de 2019, aucun premier ministre ne trouvera grâce aux yeux des stratèges d’El Mouradia », nous affirme un ancien chef du gouvernement de Bouteflika. Ahmed Ouyahia, appelé il y a quelques mois à la rescousse en catastrophe, présente aux yeux des conseillers du président de la république plusieurs « avantages » qui le rendent « dangereux ». Premièrement, son relatif jeune âge par rapport aux hommes du sérail comme Chakib Khalil, Djamal Ould Abbas, Saïd Bouhadja, Mourad Medelci ou Abdelmalek Sellal. Un atout indéniable au cas où il devait « palier » une absence impromptue. Deuxièmement, sa longévité à la tête du gouvernement, puisqu’il a déjà passé plus de dix ans à la tête d’une dizaine de gouvernements. Ce qui lui confère une remarquable connaissance des rouages de l’Etat et de l’administration. Enfin, Ahmed Ouyahia a toujours eu des rapports très cordiaux avec le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, y compris avec les puissants généraux de l’ancien DRS. « Des rapports de confiance qui pourraient servir au cas où », confie à Maghreb Intelligence un général aujourd’hui à la retraite.
Quoiqu’il en soit, et d’après de nombreux observateurs de la scène politique algérienne, la violence des tirs contre Ahmed Ouyahia ne peut être due qu’à la difficulté pour les adeptes d’un cinquième mandat de promouvoir une ultime candidature d’un Abdelaziz Bouteflika plus que jamais dans l’incapacité de gouverner aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale.