A la fin du mois de décembre dernier, le gouvernement, le patronat et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA, seule organisation syndicale reconnue dans le pays), signaient une charte permettant de faciliter les partenariats public-privé, avec en point de mire la prochaine ouverture du capital de certaines entreprises publiques. Las, lors d’un déplacement dimanche dans la wilaya de Relizane, à l’est d’Oran, le ministre de l’Industrie et des mines, Youcef Yousfi, a déclaré que « aucune privatisation ou ouverture de capital des entreprises nationales ne sera faite sans l’accord du président de la République. Ce sont ses prérogatives ». Quelques jours plus tôt, un document en provenance du palais d’El Mouradia adressé à l’ensemble des ministres du gouvernement, affirmait que tout projet d’ouverture du capital d’une entreprise publique était désormais subordonné à un accord préalable du président de la République. Beaucoup d’observateurs à Alger voient dans cette décision un cinglant désaveux pour le premier ministre Ahmed Ouyahia, et une volte-face organisée en coulisses par Ali Haddad, le très puissant président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) et Abdelmadjid Sidi-Saïd secrétaire général de l’UGTA. En privatisant les entreprises publiques qui souffrent de sérieux dysfonctionnements, l’ambition d’Ahmed Ouyahia avait pour but de favoriser une reprise de l’activité économique du pays. Une ambition qui pourrait lui coûter son poste dans un proche avenir.