Mais que se passe-t-il au sein la puissante armée algérienne ? A Alger, la plupart des les chancelleries, notamment européennes, scrutent de près ce qui est officiellement présenté des mouvements s’inscrivant dans “la tradition d’alternance sur les fonctions et les postes de différents échelons” de l’armée.
Depuis le début de l’été 2018, le duo Bouteflika-Gaïd Salah n’y va pas de main morte pour éliminer les puissants généraux de l’ANP. Le premier à avoir été éconduit fut le patron de la police, le général-major Abdelghani Hamel, pourtant véritable chouchou du clan présidentiel. Le suivant fut le général-major Menad Nouba, commandant de la Gendarmerie nationale. Puis ce fut au tour de quatre puissants commandants de régions militaires dont l’inamovible général-major Saïd Bey, longtemps pressenti pour remplacer Ahmed Gaïd Salah à la tête du commandement général de l’armée.
Début septembre, le patron de la très stratégique Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), chargée de protéger le personnel et les infrastructures de l’armée, le général-major Mohamed Tireche dit Lakhdar, est relevé de ses fonctions. Dans la foulée, le Contrôleur général de l’armée, le général Benattou Boumediene est limogé de son poste, suivi par le commandant des forces terrestres, le général-major Ahcène Tafer. Le 17 septembre, c’est au tour du commandant des forces aériennes, le général-major Abdelkader Lounes qui est « désactivé ».
Pourquoi un mouvement d’une telle ampleur et pourquoi à ce moment ? Si chacun y va de ses explications, personne n’a réellement de réponse claire. Les limogeages ont touché pêle-mêle des hommes très proches de la Présidence et des fidèles d’Ahmed Gaïd Salah. A quelques mois d’une élection présidentielle pour laquelle une cinquième candidature d’Abdelaziz Bouteflika ne fait plus aujourd’hui aucun doute. Pourtat, aucun des responsables militaires démis ne s’est jamais montré hostile à une nouvelle candidature de l’actuel président.
Seuls les noms et grades des officiers supérieurs qui ont résisté à cette vague de limogeages suscite aujourd’hui des interrogations. Pourquoi ont-ils été épargnés et jusqu’à quand ? Il s’agit de généraux tous nommés à leurs postes en 2015 comme le général Athmane Tartag, qui dirige le DSS, du général-major Ben Ali Ben Ali, commandant de la Garde Républicaine, du général-major Ammar Athamnia, commandant de la 5ème région militaire, du général-major Mohamed Larbi Haouli, patron des forces navales et le général-major Said Chengriha promu commandant des forces terrestre qui représentent 70 % des effectifs de l’armée algérienne.