Si la classe politique en Tunisie est capable du pire, les jeunes compétences, elles, visent les étoiles. Le lancement, tant attendu, de “Challenge One”, premier satellite 100% tunisien, a été effectué ce lundi depuis le cosmodrome kazakhe de Baïkonour par le lanceur russe Soyouz-2.1a. À l’origine de ce projet, le géant des technologies tunisien Telnet, dirigé par l’entrepreneur et ancien représentant d’Ennahdha au Parlement, originaire de la ville de Sfax Mohamed Frikha.
“Les pays peuvent acheter tout clé en main, comme l’ont fait l’Algérie ou l’Arabie saoudite… Nous, nous avons tout fait nous-mêmes”, expliquait Anis Youssef, directeur des activités Innovation de Telnet à nos confrères de Jeune Afrique en juin dernier. En effet, “Challenge One” est un nanosatellite, spécialisé dans l’Internet des objets, conçu et développé par des compétences 100% tunisiennes – âgées de moins de 30 ans et majoritairement diplômées des écoles d’ingénieurs tunisiennes – assistées par le Tunisien Mohamed Abid, expert de la Nasa.
“Challenge One” a été mis en orbite avec 38 engins spatiaux de 18 pays. Pour Mohamed Frikha, cet événement, “historique et exceptionnel”, est un cadeau pour le peuple tunisien. L’homme d’affaires rêve de voir la Tunisie devenir un pôle de technologie spatiale en Afrique, malgré la crise multidimensionnelle aiguë que traverse le pays actuellement. Ce premier pas vers l’espace, est sans aucun doute une bouffée d’espoir pour la jeunesse tunisienne, asphyxiée par le chaos ambiant.