Comment le général Saïd Chengriha a volé au secours du soldat Abdelaziz Medjahed 

Entré à El Mouradia sous les éloges de toute la presse, qui n’a pas hésité à en faire l’éminence grise du nouveau président, le général Abdelaziz Medjahed a quitté la semaine dernière la présidence par la petite porte. 
Celui qui s’occupait, en tant que conseiller chargé des affaires sécuritaires et militaires auprès de Tebboune, de nombreux dossiers sécuritaires et stratégiques a été brusquement rétrogradé par ses compères. Nommé en février 2020 à ce poste, l’ancien patron de la prestigieuse Académie militaire de Cherchell et ancien commandant des Forces aériennes et surtout ex patron du général Saïd Chengriha, dont il est resté un fidèle ami, a servi pendant près de 7 mois de courroie de transmission entre El Mouradia et l’état-major. Mais, la machine s’est vite grippée et le train Medjahed a fini par dérailler. 

Se définissant comme l’officier supérieur le plus intellectuel de l’Armée National Populaire, le général Abdelaziz Medjahed a fini par agacer aussi bien le président que les autres officiers de l’armée. Malgré le bouclier protecteur de son ami Chengriha, les « manipulations » du conseiller militaire ont exaspéré plus d’un. Mais, la goutte qui a fait déborder le vase était la publication par le quotidien francophone El Watan dans son édition du 31 août d’un dossier à charge contre les fils de Gaid Salah, placés sous interdiction de sortie du territoire national (ISTN) le 18 août. Alors que l’information communiquée par le ministère de la Justice à El Mouradia devait rester secrète, les biens mal acquis d’Adel et de Boumediène Gaid Salah ainsi que l’enquête les concernant auraient été fuités par un « haut conseiller du président », affirment des sources journalistiques. 
  
C’en était trop pour les hauts gradés en fonction et pour le président Tebboune, qui, s’ils sont tous d’accord pour liquider les legs politique et militaire de Gaid Salah ne veulent en aucun cas en attenter publiquement à sa famille. Abdelaiz Medjahed qui ne portait pas le défunt homme fort de l’Algérie dans son cœur aurait commis là l’irréparable. D’autant plus, qu’il s’acharnait à défendre la libération des généraux Tartag et Taoufik, ainsi que le retour au pays du général Khaled Nezzar.

Finalement, l’homme qui « murmurait » à l’oreille du président est retourné au « garage ». Alors que Tebboune réclamait son départ définitif encouragé par le secrétaire général du ministère de la Défense et d’autres hauts gradés de l’armée, le chef d’état-major a réussi à sauver les apparences pour son ami retraité. « C’est une véritable opération d’exfiltration qu’a réussie Chengriha en nommant Abdelaziz Medjahed à la tête du fantomatique Institut national des Etudes et de Stratégie Globale (INSEG) », explique un habitué d’El Mouradia. Il est vrai que l’INSEG est un nom pompeux pour un « machin » vague dont la mission est floue. « C’est un petit lot de consolation qui permet au général intellectuel de continuer à prendre la parole en public », affirme notre source qui fait remarquer que ni le président Tebboune ni le général Chengriha n’ont daigné assister à la cérémonie officielle de désignation du général Medjahed dans ses nouvelles fonctions.
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Dans la nouvelle Algérie, les carrières se font et se défont encore plus rapidement que pendant l’ère d’Abdelaziz Bouteflika.

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