A Riyad, la perspective de voir Doha abriter le Mondial de football en 2022 donne de plus en plus de cauchemars à Mohamed ben Salmane, homme fort du pays. L’Arabie Saoudite qui traînait déjà un lourd registre noir en matière des droits de l’homme s’est encore enfoncé depuis la « prise du pouvoir » par MBS. L’intervention militaire au Yémen, menée par les troupes saoudiennes à partir de 2015, est considérée aujourd’hui comme la pire catastrophe humanitaire des vingt dernières années. Frappes aériennes aveugles contre les civils, bombardements frontaliers contre les villageois yéménites et une large utilisation des mercenaires soudanais. De sérieux griefs, retenus contre les dirigeants saoudiens par les ONG des droits de l’homme. Si on rajoute à cela, les exécutions sommaires sur les places publiques, les arrestations des militants des droits de l’homme et des femmes et la décapitation de l’opposant Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays, le tableau est totalement noir, juge le Financial Times, prestigieux quotidien économique britannique.
Arabie Saoudite : une image apocalyptique
Et malgré cette image apocalyptique qu’offre en ce moment le royaume wahhabite, Mohamed ben Salmane n’a qu’une seule ambition : co-organiser la prochaine coupe du monde avec le Qatar. Le prince héritier saoudien étant malade à l’idée de tout le prestige international que pourrait engranger le Qatar de cet événement. Alors, pour parvenir à ses fins, MBS a entrepris des actions de lobbying, à coups de centaines de millions de dollars, auprès des grandes puissances internationales, mais également au sein de la FIFA, afin de forcer Doha à partager, en 2022, l’organisation de la Coupe du monde avec d’autres pays du Golfe.
D’ailleurs, dans cette quête, les Saoudiens comptent un allié de poids. Il s’agit du président de la FIFA, le suisse Gianni Infantino, qui déploie des trésors d’énergie pour l’obtention de l’élargissement des pays participants au mondial qatari à 48 équipes au lieu des 32 retenues initialement dans le cahier des charges. Une étude de faisabilité commanditée par la FIFA affirme que pour l’organisation d’un mondial au Qatar avec 48 nations, il faudrait ajouter au moins deux autres grands stades dans un autre pays. Le prochain congrès de la FIFA programmé à Paris pour le 5 juin prochain devrait trancher cette question.
Le Qatar a encore des cartes en main
Si le Qatar ne peut s’opposer à cette décision et surtout aux centaines de millions de dollars qu’elle pourrait certainement engendrer en faveur des 200 fédérations nationales de football, il compte bien avoir son mot à dire quant aux pays qui pourraient co-organiser avec lui le mondial. Les choix de cœur de Doha, qui sont le Koweït et Oman, ont franchement décliné toute participation à l’organisation du mondial 2022, laissant ainsi un boulevard grand ouvert devant les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite.
Cela dit, les dirigeants qataris, forts des contrats initiaux signés avec la FIFA, ont encore des cartes majeures dans la main. S’ils acceptent de céder une partie des matchs de leur coupe du monde à l’Arabie Saoudite ou aux Emirats, ils savent que ces derniers doivent lever le blocus auquel le Qatar est soumis, inefficacement, depuis des années.
Demeure cependant une grande difficulté à laquelle l’Arabie Saoudite doit faire face. Si jamais, elle est choisie pour abriter certains matchs du mondial, rien n’empêcherait les ONG des droits de l’homme et la presse internationale de mettre sous pression un régime qui se croit, en raison de sa manne de pétrodollars, définitivement intouchable.
Très intéressants vos articles
Au lieu de pleurnicher pour organiser quoi que ce soit tentez de secourir les civils du Yemen qui meurent de faim et construisez leurs des villages.
Oui je suis en accord avec votre écrit. Qu’il soulage d’abord la misère qui sévi dans leur. Il faut voir pour croire.
Il fait l’impossible pour etre sur ma page d’Instagram. Mais je ne l’acceptarai jamais. !!!