Pour sa première visite dans un pays européen, le président tunisien Kaïs Saïed a assisté, impassible, à la charge violente de son hôte Emmanuel Macron contre la Turquie et le pouvoir légitime en Libye. En effet, le président français n’a pas laissé l’occasion passée pour s’en prendre à Ankara, l’accusant de s’adonner « à un jeu dangereux en Libye ». Apparemment, le dernier incident naval entre la France et la Turquie à 200 kilomètres des côtes libyennes où la frégate française Courbet a battu en retraite sous la menace de son homologue turque Oruçreis ne passe toujours pas.
Par la même occasion, et alors que Kaïs Saïed a tenu la position officielle de la Tunisie sur le dossier libyenne et qui consiste à soutenir le gouvernement d’union nationale à Tripoli, Emmanuel Macron a souligné « l’inquiétude légitime du président égyptien Al-Sissi » devant l’avancée des troupes du GNA soutenus par les Turcs. Les Egyptiens voient d’un très mauvais œil la déroute militaire de leur poulain le maréchal Khalifa Haftar, mais également l’arrivée des conseillers militaires turcs dans la ville de Syrte, considérée comme le verrou de la Cyrénaïque et sa capitale Benghazi, hinterland du Caire.