C’est le 19 avril prochain que les frontières de la Tunisie devraient être rouvertes aux touristes avec une reprise progressive des vols pour relancer le secteur touristique, lourdement impacté. Cependant, au vu des récents éléments, cette décision suscite des craintes et des interrogations. Le pays est classé comme pays à risque par le Maroc et les États-Unis, où les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), placent la Tunisie, au niveau 4 de risque sanitaire lié au Covid-19 et conseillent vivement les voyageurs, même vaccinés, d’éviter de s’y rendre.
Alors que certains responsables s’excitent sur la saison touristique et parlent d’une destination “safe”, tous les voyants sont au rouge et la situation demeure catastrophique ces derniers temps. Le bilan des contaminations au coronavirus a grimpé à 279 376 cas, dont 9 553 décès déclarés. Souhail Alouini, conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), multiplie les alertes et appelle le gouvernement Mechichi à appliquer des mesures strictes en urgence pour éviter le pire car les mesures actuelles restent insuffisantes pour endiguer les contaminations.
Face à l’inconscience gouvernementale et citoyenne, les médecins et scientifiques craignent l’effondrement du système sanitaire: 2290 personnes sont hospitalisées dont 450 en soins intensifs, tandis que le taux d’occupation des lits de réanimation est au bord de la saturation. Pendant ce temps, la campagne de vaccination trébuche et les médecins sont livrés à eux-même. La situation épidémiologique est très alarmante et sans une prise de conscience collective et des décisions radicales et coûteuses, la Tunisie se dirige vers une catastrophe humaine et sociale.
Une campagne médiatique orchestrée contre la Tunisie.