Covid-19. A cause de sa gestion calamiteuse, la France a-t-elle cessé d’être un modèle pour la jeunesse maghrébine ?

Avec plus de 26 000 décès et 139 000 cas détectés à ce jour, la France et son système de santé tant vantés par les médias, notamment maghrébins n’ont pas fier allure. Le 5e pays le plus touché au monde, en valeur absolue, par le Covid-19, est loin d’être un modèle dans sa gestion de cette catastrophe sanitaire. Rapporté à la population le nombre de morts du coronavirus en France est six fois pire qu’au Portugal, en Allemagne, au Danemark ou en Autriche. En comparaison avec la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, l’hexagone a subi une hécatombe.

Cette performance lamentable au regard au budget de 11,3 % consacré à la santé en France, ne remet aucunement en cause les médecins et scientifiques français, dont une partie est issue de l’immigration maghrébine, mais incrimine un management politique qui a démontré que le pays est en crise depuis une quinzaine d’années.

Habitués, lors de crises internationales les plus graves, à des prises de paroles « historiques » de la part des présidents français, les populations maghrébines largement francophones, sont restées cette fois-ci sur leur faim. Les multiples prestations des responsables français ont été pitoyables. Le leader du monde francophone s’est empêtré dans ses contradictions. La communication officielle française a été une longue litanie de cacophonie. Après avoir appelé les Français à se rendre dans les cinémas et les théâtres, Emmanuel Macron s’est entêté à tenir le premier tour des élections municipales. Une décision qui a vraisemblablement accéléré la circulation du virus. Quelques jours après, il s’empresse à déclarer un confinement très strict, avec à la clé des mesures draconiennes et punitives à l’encontre des Français. Le deuxième tour du scrutin municipal est alors reporté sine die. En improvisation, pourtant marque déposée des pays du Maghreb, la France et son président se sont surpassés.

Survient ensuite l’épisode catastrophique de la gestion des tests de dépistage. Pendant de longues semaines, la France avait du mal à dépister au même rythme que l’Allemagne ou l’Espagne. De même pour la décision d’utiliser de l’hydroxychloroquine pour traiter les cas déclarés. Une « véritable guerre civile » s’est déclenchée au sein de la communauté médico-scientifique, au milieu d’accusations d’affinité de certains « conseillers » de l’Elysée avec des laboratoires pharmaceutiques. Un spectacle digne d’un pays du tiers-monde.

Pis encore. Quand le Maroc et la Tunisie fabriquent des millions de masques de protection et les mettent à la disposition de leurs citoyens à des prix symboliques, les autorités françaises peinent à en fournir même au personnel soignant. Elles hésitent également sur la conduite à suivre : les rendre obligatoires ou pas et dans quels espaces ? Un pataquès sans précédent.

Souffrant déjà d’une image défavorable par rapport au Canada, à la Grande-Bretagne ou à l’Allemagne, la France, avec cet épisode, est loin de retrouver son lustre d’antan chez la jeunesse du Maghreb. Le modèle français, aussi bien en ce qui concerne les études que la carrière professionnelle, est aujourd’hui mis rude épreuve. Pour le générations maghrébines actuelles et futures, l’ancienne puissance coloniale a perdu beaucoup de points…et cela semble irréversible.

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