A Rabat, on n’est pas loin de se frotter les mains, tellement la crise catalane renforce les choix du royaume du Maroc sur la question du Sahara occidental. La fermeté avec laquelle le gouvernement de Madrid a fait face à la demande indépendantiste, notamment les interventions musclées de la Guardia civile lors du référendum organisé par le gouvernement autonome, n’a pas déplu aux responsables marocains. Sans compter la position pour le moins mitigée, voire hostile, adoptée par les partis de gauche et de centre-gauche vis à vis des velléités d’indépendance de la Catalogne, constitue une belle aubaine pour Rabat. Depuis une trentaine d’années, le Maroc a été la cible d’attaques systématiques de la part de la gauche radicale et de certaines associations de gauche espagnoles. Que ce soit en Espagne ou au Parlement européen, beaucoup d’élus aujourd’hui hostiles à l’indépendance de la Catalogne n’ont eu de cesse de chanter les louanges du Front Polisario, n’hésitant jamais à vilipender le royaume chérifien, jusqu’à rejeter le projet de large autonomie proposé par Rabat. Pour sa part, le Maroc n’a pas ménagé son soutien ferme et clair aux autorités de Madrid contre la volonté indépendantiste d’une partie des Catalans. Une position conforme à la doctrine diplomatique marocaine, qui permet aujourd’hui à Rabat de gagner des points précieux sur un terrain jusqu’à présent plutôt favorable au Polisario.
Vive le grand Maroc uni et indivisible de Tanger jusqu’à El Gouira