Crise sanitaire. Comment Kaïs Saïed a fait de l’ombre à Hichem Mechichi

Une guerre d’ego, un conflit institutionnel et un amateurisme politique… Entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, les tensions sont sans fin.

Souvent dépassé dans la gestion des affaires publiques, Kaïs Saïed est monté au front pour éviter un désastre sanitaire sans précédent, ainsi, réussir à faire de l’ombre à son ennemi juré Mechichi.

Un gros coup diplomatique

Alors que la Tunisie -où tout manque dans les hôpitaux- affiche le taux de mortalité le plus élevé d’Afrique, le chef de l’État s’est activé auprès des pays voisins et amis pour relancer la campagne de vaccination et remédier à la pénurie d’oxygène dévastatrice.

Résultat ? Une mobilisation internationale et des aides en cascade – acheminées de Nouakchott à Pékin, en passant par Rabat, Alger, Paris, Rome, Le Caire ou encore Djeddah – ont été accueillies par Nadia Akecha, la directrice du cabinet du président de la République tunisienne Kaïs Saïed.

Des avions militaires chargés d’équipements médicaux divers – lits de réanimation, respirateurs, concentrateurs d’oxygène – ont atterri ces derniers jours à l’aéroport Tunis Carthage où environ 4 millions de doses de vaccin – dont une partie a été livrée – sont également attendues.

Une mobilisation militaire

Engagé à apporter un soutien sans faille à la campagne de lutte contre le coronavirus, Kaïs Saïed, chef suprême des forces armées, a mobilisé un convoi médical militaire sur le territoire tunisien pour accélérer la campagne de vaccination et remédier aux défaillances de la stratégie nationale.

Après avoir fait appel à l’institution militaire pour vacciner les personnes âgées – incapables de se déplacer vers les centres de vaccination loin des zones rurales – le pensionnaire de Carthage a annoncé vouloir confier à la Santé militaire le contrôle des dons et la gestion de la crise sanitaire.

Au moment où Kaïs Saïed passe à la vitesse supérieure, Hichem Mechichi et le reis Rached Ghannouchi sont au cœur de deux scandales : le Hasdrubal gate pour le chef du gouvernement et le dédommagement largement contesté des pseudos victimes de la dictature pour l’icône religieuse.

Le pensionnaire de Carthage, dont la popularité est en baisse dans les récents sondages, peut désormais se relancer après ce coup double.

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