Le résultat final des élections législatives ne souffre plus aucun doute. Le mouvement des Frères musulmans en Egypte banni depuis plus de 70 ans va remporter une victoire électorale nette. Le parti de la Justice et de la Liberté qui est considéré comme le bras politique des frères musulmans va d’après les dernières projections remporter la majorité absolue au nouveau parlement qui est appelé à siéger à partir du 23 janvier.[onlypaid] Cette situation, d’après les observateurs, va dégénérer en un affrontement entre les forces armées égyptiennes représentées par le Haut conseil militaire présidé par le maréchal Tantaoui. En effet, l’enjeu principal de ces élections est l’élaboration d’une nouvelle constitution qui rendra le pouvoir aux civils. Pour le moment les frères musulmans semblent concentrés sur un seul objectif, celui de verrouiller l’institution législative et laisser les jeunes faire face à l’armée. Ceci ne peut pas durer selon des diplomates avertis. Les intérêts de l’armée et des frères musulmans divergent complètement. La constitution de gouvernements islamistes en Tunisie et au Maroc a donné aux islamistes égyptiens des idées. Après le 23 janvier, ils vont vouloir constituer leur propre gouvernement et influer sur la commission qui sera chargée d’élaborer la constitution. Chose que ne veut pas l’armée. L’actuel premier ministre Ahmed Al Ganzouri, adoubé par l’armée, a déclaré qu’il n’était pas question que celle-ci cède le pouvoir avant l’organisation d’élections présidentielles. Ce qui est un message clair de la part des militaires aux islamistes victorieux, d’autant plus que le général Ahmed Chafik, le dernier premier ministre de l’ère de Hosni Moubarak vient d’annoncer officiellement sa candidature à la présidence de la république avec bien sûr l’appui de l’armée. Un signal très fort de la part du Haut conseil militaire qu’il ne va pas lâcher le pouvoir aussi simplement qu’on le pense.[/onlypaid]