Adoptée le 26 janvier 2014, la Constitution tunisienne ferait désormais l’objet d’un référendum à l’initiative du président de la République, Kaïs Saïed, en guerre ouverte avec le parti Ennahda. Le pensionnaire de Carthage s’est réuni avec les anciens chefs de gouvernements en présence de Hichem Mechichi en réponse à ceux qui appellent “à ce que chacun assume ses responsabilités”.
Pour Kaïs Saïed, la sortie de la crise politique, économique et sociale en Tunisie ne se fera jamais avec un dialogue folklorique, mais par la changement des méthodes de fonctionnement de l’État. Le professeur de droit constitutionnel veut s’attaquer frontalement au régime politique actuel et au mode du scrutin, dont les limites sont à l’origine de la crise institutionnelle qui secoue Tunis.
Après avoir réitéré que “le peuple n’a pas élu trois présidents, mais un seul”, Kaïs Saïed s’apprête à passer à l’action pour mettre fin aux ingérences de son ennemi, le titulaire du perchoir Rached Ghannouchi – un multirécidiviste – dans les prises de décision au sujet des enjeux diplomatiques. Il lâche ensuite une bombe sans citer le leader islamiste : “Celui qui prétend être patriote, ne se rend pas en catimini à l’étranger – au Qatar (ndlr) – pour discuter des moyens de m’assassiner”.
Le président de la République, adepte des diatribes éphémères, semble cette fois très déterminé pour initier des réformes politiques fondamentales et amender des articles de la Constitution. Mais comment réussira-t-il à convaincre la majorité parlementaire, avec qui, il est en désaccord ? La démarche s’annonce compliquée car Kaïs Saïed aura besoin d’un tiers des députés pour appuyer son initiative (article 143) et d’une majorité des deux tiers pour la voter (article 144). Affaire à suivre…