Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a officiellement refusé de mettre à la retraite le controversé et puissant général-major Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée algérienne. Bouteflika dit non à toutes les requêtes qui lui sont parvenues en provenance de son entourage, amis et conseillers, qui le visitent et le consultent régulièrement à la résidence présidentielle de Zéralda.
Le chef de l’Etat a été assailli ces dernières semaines de plusieurs demandes pour le prier d’organiser la transition au sein de l’état-major de l’armée algérienne afin de garantir une succession paisible au vieux général Gaïd Salah, qui dirige d’une main de fer l’armée du pays. Âgé de 78 ans, Gaïd Salah ne suscite plus l’unanimité au sein de la nouvelle génération des hauts gradés de l’armée algérienne. Sa dureté excessive, son caractère autoritaire et ses sautes d’humeur inquiètent en effet de nombreux décideurs de l’armée.
Par ailleurs, de nombreux chantiers importants au sein l’institution ont été ralentis par Ahmed Gaïd Salah. Changement de chefs de région, promotion de nouveaux généraux, le chef d’état-major est soupçonné de discriminer les uns pour avantager les autres qui lui sont fidèles et proches.
En dépit de toutes les vives critiques qu’il soulève, « âmi Salah », comme l’appellent les intimes, conserve de très bonnes relations avec Abdelaziz Bouteflika. Le Président algérien le considère comme un véritable compagnon sur lequel il peut compter dans les moments plus difficiles, même si le vieux général n’apprécie pas beaucoup l’influence de plusieurs membres de l’entourage présidentiel, notamment certains conseillers proches des cercles affairistes.
Le chef d’état-major de l’armée algérienne est l’homme qui a accompagné Abdelaziz Bouteflika dans sa lutte contre les généraux qui lui étaient hostiles au cours des années 1990. Il est celui qui a aidé Bouteflika à neutraliser le pouvoir étendu du DRS du général Toufik. Le grand ménage entamé par Bouteflika au sein de l’armée et des services n’aurait jamais été possible sans le concours précieux de Gaïd Salah. C’est sans doute pour toutes ces raisons que le Président algérien refuse de lâcher son fidèle général…