Exclusif. Alger tente une nouvelle médiation entre les Emirats et la Turquie

Pour se replacer sur l’échiquier mondial et régional tout en espérant tirer des bénéfices diplomatiques en pleine crise de légitimité à cause de l’éclatant mouvement de contestation populaire le Hirak, le pouvoir algérien joue à fond la carte de la médiation entre les acteurs internationaux de la crise libyenne. Ainsi, dimanche, après avoir reçu et invité le Président turc Erdogan, Alger a convié demain lundi le chef de la diplomatie émiratie , le Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan. Ce dernier effectuera, lundi, une visite de travail en Algérie au cours de laquelle il s’entretiendra avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum.

Officiellement, Alger explique que cette visite s’inscrit dans le renforcement des relations bilatérales. Ce qui est totalement faux. Tebboune a chargé officiellement Boukadoum de mener une médiation entre les émriatis et les turcs. L’arrivée de Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan coincide avec la présence à Alger du Président Erdogan et d’une forte délégation turque composée du ministre de la Défense Nationale et des affaires étrangères.

Sabri Boukadoum va conduire des pourparlers secrets qui auront lieu à Alger à l’abri des regards entre la délégation émiratie et la délégation turque. Les deux pays s’opposent vivement dans plusieurs régionaux notamment en Libye ou Abu Dhabi finance Hafter et Ankara soutient le gouvernement de Tripoli. Entre les deux puissances régionales, les frictions sont nombreuses et une véritable guerre froide risque de dégénérer à n’importe quel moment. Alger entretient de bonnes relations avec Abu Dhabi et ne veut pas perdre l’appui émirati conclu par le défunt Gaid Salah depuis 2019. Mais Tebboune a besoin de gagner la faveur de la Turquie et de bénéficier de son soutien pour renforcer sa fragile position à Alger.

L’objectif du pouvoir algérien est donc de négocier un accord tacite entre Abu Dhabi et Ankara pour ramener le calme entre les deux pays et s’imposer ainsi comme l’intermédiaire incontournable. Les émiratis ont accepté l’offre et les turcs aussi. Reste à confirmer les résultats des négociations demain lundi. Le pouvoir algérien espère récolter bientôt les résultats de sa diplomatie offensive face à un Hirak qui continue de l’ébranler depuis l’intérieur.

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