Les déclarations d’Abdelmedjid Tebboune, le nouveau président algérien, ont fini par semer le malaise au sein de l’Union Européenne. Le président algérien a accusé ouvertement des ambassades européennes de s’adonner à des activités d’espionnage en entretenant des liens troublants avec certains journalistes opposants emprisonnés en ce moment en Algérie. Ces déclarations ont été qualifiés de véritables dérapages par plusieurs sources diplomatiques européennes présentes à Alger, a-t-on appris. Tebboune a fait preuve d’une véritable maladresse en colportant des propos gravissimes totalement infondés. Le nouveau président algérien a prouvé qu’il voulait jeter de l’huile sur le feu. Ce qui relance les interrogations sur la stabilité de l’Algérie, un sujet brûlant qui suscite moult polémiques à Bruxelles où de nombreux députés et lobbys européens clament une politique beaucoup plus musclée à l’égard d’un régime instable qui menace toute la région de l’Afrique du Nord et du Sud de la Méditerranée avec ses errements successifs qui durent depuis début 2019.
Dans ce contexte, des députés européens vont convoquer prochainement une séance parlementaire à Bruxelles pour se prononcer sur la proposition que l’Union Européenne doit adopter à l’égard du régime algérien qui sombre dans la répression aveugle et les divisons internes au sein de ses services sécuritaires. Des députés européens préparent, selon nos sources, un projet d’une nouvelle résolution réclament des sanctions à l’égard du régime algérien considéré, désormais, comme une menace ouverte contre toute la région.
Bruxelles va aussi prendre ses distances et réduire énormément ses aides économiques au régime algérien. L’Europe réfléchit à ne plus donner de suite aux appels à l’aide de l’Algérie. Récemment, pour accompagner l’Algérie dans sa lutte contre l’épidémie du coronavirus COVID-19, Bruxelles a débloqué un financement de 75 millions d’euros. Ces initiatives vont être gelées prochainement en attendant de comprendre les intentions du régime algérien qui montre un visage inquiétant pour l’Europe et risque de faire face à d’énormes difficultés politiques après la crise sanitaire du COVID-19.
De son côté, la France a pris les devants de la scène en décidant de manifester son désaccord avec l’actuelle politique du régime algérien. Première action, Paris réfléchit à reporter ou annuler la prochaine session du Comité mixte algéro-français de coopération économique (COMEFA).
Cette session était prévue au mois de juin prochain et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie devait se déplacer à Alger pour étudier les opportunités de partenariat avec l’Algérie. Mais la France « ne croit plus à un partenariat d’exception avec l’Algérie » et le 13 mars dernier, lors de la visite de Jean Yves le Drian à Alger, le chef de la diplomatie française a réclamé ouvertement le règlement rapide de 6 gros dossiers économiques liés à la présence de 6 groupes français qui rencontrent de grandes difficultés avec les autorités algériennes depuis la chute de Bouteflika en avril 2019.
Sans la prise en charge sérieuse de ces 6 dossiers, la France ne fera plus aucun geste en faveur du régime algérien. Et avec le report ou l’annulation de la prochaine session de la COMEFA, l’Algérie sera plus que jamais isolée et confrontée toute seule à ses difficultés économiques. C’est la conséquence directe de la politique suicidaire de Tebboune fondée sur des provocations incessantes à l’égard des partenaires européens.