À la lisière entre la tyrannie et la dictature, le chef de l’État tunisien, ouvertement hostile aux médias, mène une guerre discrète contre les représentants de la presse étrangère en Tunisie.
La mèche est allumée, mais la bombe va-t-elle exploser ? Après avoir interdit de vente le mensuel du média panafricain Jeune Afrique, dirigé par les frères Ben Yahmed, daté de septembre, en raison d’une enquête consacrée au candidat et à sa réélection, le président de la République, Kaïs Saïed, a un plan pour resserrer l’étau autour de la presse étrangère en Tunisie.
En effet, la censure du numéro 3140 du mensuel Jeune Afrique n’est qu’« un simple et triste épisode du retour aux années Ben Ali » car d’autres médias étrangers sont dans le collimateur de Kaïs Saïed. Selon les informations de Maghreb Intelligence, le chef de l’État vise au moins trois autres médias internationaux : France 24, Al Jazeera et l’agence turque Anadolu Agency, dont les locaux ont été envahis par les forces de l’ordre, venues intimider les journalistes.
Las de les voir relayer les déboires de son mandat, le président de la République ne veut plus voir d’article qui analyse la situation politique, économique et sociale, très critique, en Tunisie. En réunion avec Khaled Nouri, le ministre de l’Intérieur, et Sofien Ben Sadok, le secrétaire d’État chargé de la Sécurité nationale, Kaïs Saïed a clairement fait savoir que les élections sont une question exclusivement interne, craignant toute « tentative de porter atteinte à la sécurité de l’État ».
Pour le chef de l’État, de plus en plus isolé à Carthage, ceux qui reçoivent un financement étranger ne doivent pas se proclamer défenseurs de la liberté et de la démocratie. Déterminé à faire taire toutes les voix qui le critiquent, le candidat à l’élection présidentielle du 6 octobre, dont le sort est déjà scellé, veut maintenir un climat de terreur dans les rangs des professionnels des médias, locaux et étrangers, avec la convocation, voire l’arrestation de toute voix libre.
Jeune Afrique est un média français dirigé par des français en France. Fini la supercherie africaine. Un torchon franco sioniste ami du dealer H6.