Exclusif. Coup d’Etat au Niger : Alger savait mais refusait de coopérer avec Paris

Alger savait depuis le début de l’été qu’un Coup d’Etat se tramait dans les coulisses de l’Armée Nigérienne contre le Président légitime élu démocratiquement Mohamed Bazoum. Les autorités algériennes étaient informées préalablement qu’une action était en cours de préparation au sein de l’Armée Nigérienne. Cette information est parvenue à Alger depuis… Moscou, certifient nos sources. C’est le bureau de sécurité de l’Ambassade d’Algérie à Moscou qui aurait obtenu cette information de la part des responsables des renseignements russes avec lesquels les attachés des services secrets algériens à Moscou ont tenu une réunion préparatoire en prévision de la visite officielle en Russie de Said Chengriha, Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, lequel est arrivé à Moscou le 31 juillet dernier.
Les autorités algériennes savaient ainsi que les militaires nigériens avaient pris attache avec les autorités russes pour réclamer leur soutien et leur appui en prévision de leur opération de renversement du Président Mohamed Bazoum. Or, il semble, confirment nos sources, que les dirigeants algériens n’ont formulé aucune objection à l’encontre de ce plan de déstabilisation du Niger voisin. Les interlocuteurs algériens des autorités militaires ou de renseignements russes n’ont pas émis des critiques ou souhaité la préservation de l’ordre constitutionnel à Niamey.  C’est dire que le régime algérien semblait totalement favorable à ce que la Russie cautionne et parraine la future junte militaire en cours de naissance au Niger. Ce positionnement pro-russe dans le Sahel se confirme également par le refus des autorités algériennes de collaborer avec la France au sujet de la crise nigérienne. Nos sources certifient à ce propos que les dirigeants algériens ont refusé d’échanger des renseignements avec les autorités françaises concernant l’évolution de la situation sécuritaire ou politique au Niger. Sollicités par les classiques canaux de coopération sécuritaire, les autorités algériennes ont refusé de valider le principe d’une réunion de crise sur la situation au Niger regroupant les services de renseignement algériens avec leurs homologues de la DGSE française. Il était question d’une réunion où les deux parties devaient échanger leurs vues, analyses et préconisations concernant la gestion de la situation au Niger étant donné que l’Algérie est le voisin le plus puissant et important de cet Etat sahelien.  Ces réunions étaient jusque-là une tradition ancrée dans la coopération entre les services français et algériens. Le renforcement des échanges dans le cadre de ces réunions de coopération était un principe acquis notamment depuis la fameuse rencontre du 26 aôut 2022 à la Résidence présidentielle de Zéralda à Alger ayant regroupé Emmanuel Macron, Bernard Emié, le chef de la DGSE, avec Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, Said Chengriha, le patron de l’Armée algérienne, et plusieurs autres hauts responsables des services secrets algériens. Alger nargue plus que jamais Paris pour regarder du côté… de Moscou.

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