Exclusif. Des agents de l’AISE, agence de renseignement italienne, victimes en Tunisie d’empoisonnement par la Cosa Nostra

Si Kaïs Saïed, le président de la Tunisie, a souvent réaffirmé la souveraineté de l’État et son engagement à protéger l’indépendance nationale, le pays reste très vulnérable aux activités des agents de renseignement étrangers. « En vacances à Hammamet », une station balnéaire prisée au nord-est du pays, quatre agents des services de renseignement italiens ont été victimes d’une intoxication sévère lors d’un dîner entre Italiens, révèle l’agence de presse italienne Nova.

Alors qu’un premier agent est décédé, un deuxième, actuellement entre la vie et la mort à l’hôpital régional Ahmed Tlatli de Nabeul, est en attente de son transfert en urgence en Italie, tandis que deux autres, se trouvent au centre antipoison de Tunis. À en croire les premiers éléments de l’enquête, une boisson alcoolisée artisanale, obtenue par la fermentation de noyaux de pêche dans de l’alcool éthylique, serait à l’origine de l’intoxication sévère des agents secrets.

Selon les informations de Maghreb Intelligence, cet incident est un énième épisode de la guerre déclarée entre la Mafia et le service secret italien sur le territoire tunisien. Après l’arrestation d’Angelo Salvatore Stracuzzi à Hammamet, en août dernier, par le Nucleo di Polizia Economico-Finanziaria de Palerme sous la direction du Parquet national anti-mafia, « la riposte de la Cosa Nostra, ne s’est pas fait attendre très longtemps » confirme une source aux faits du dossier.

Soupçonné d’avoir des liens étroits avec la mafia sicilienne, Angelo Salvatore faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour « blanchiment d’argent, troubles à la liberté des enchères et extorsion ». « Nourrie par la vengeance, la main de la mafia ne craint rien. Mais comment expliquer la passivité des services de renseignement tunisiens ? Qu’envisagent-ils de faire pour limiter l’influence de la mafia italienne ? », s’interroge un ex-officiel tunisien, contacté par Maghreb Intelligence.

Les quatre agents des services de renseignements italiens, qui faisaient partie de l’équipe ayant contribué à l’arrestation d’Angelo Salvatore Stracuzzi, surnommé le « roi du béton », ont été empoisonnés par la cyanure, une substance chimique très toxique. Pour ne laisser aucune trace du liquide, l’organisateur de la soirée entre Italiens a tenté de se débarrasser de la substance en versant la bouteille dans l’évier avant l’intervention des agents de la brigade criminelle de la police tunisienne.

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