S’il sort dans les rues, personne ne va presque le reconnaître. Son nom est, certes, une légende, mais son visage demeure une énigme. Le général Toufik a quitté le pouvoir en 2015. Mais aujourd’hui, il risque fort de le retrouver dans les semaines à venir au regard de ce que traverse l’Algérie en raison de ce soulèvement populaire qui ébranle toute l’Algérie. L’homme qui tirait les ficelles du régime algérien depuis plus de 25 ans, de 1990 jusqu’à 2015, est celui qui pourrait sauver partiellement ce système contesté vigoureusement par la rue. C’est du moins ce que promettent ses partisans et émissaires qui sont dépêchés régulièrement pour rencontrer des personnalités politiques algériennes dans le but de leur proposer une feuille de route, des alliances en prévision de bâtir l’Algérie de demain, celle qui verra le jour après le départ de Bouteflika.
Parmi les personnalités approchées par les réseaux du général Toufik, nous retrouvons Karim Tabou, l’ancien responsable du FFS, un jeune tribun qui fait le buzz en ce moment en Algérie depuis le début du mouvement populaire. Le général Toufik voit en lui l’un des acteurs de la future transition qui doit se mettre rapidement en place. Mais le lobby du général Toufik ratisse large et s’étend jusqu’à l’étranger où il a tenté d’approcher Larbi Zitout, le fameux leader islamiste du mouvement Rachad, un opposant en exil qui suscite un engouement populaire sur Internet en raison de ses pamphlets populistes. Le général Toufik, assurent nos sources, voudrait bien le récupérer et l’inclure dans une feuille de route nationale pour concevoir l’Algérie post-Bouteflika. Le principal émissaire de l’ex-patron du DRS s’appelle Abdellah Djaballah, le vieux leader islamiste et ses compagnons travaillent régulièrement pour appliquer les conseils et agendas du vieux général algérien qui est en train de jouer un rôle stratégique dans le développement de cet immense mouvement populaire contre le régime de Bouteflika.