L’armée algérienne sont fermement opposée à une opération militaire que pourrait lancer La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour déloger les militaires putschistes à Niamey au Niger à la suite de leur Coup d’Etat contre le Président légitime Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.
Officiellement, l’Algérie se dit opposée à toute intervention militaire pour des raisons purement sécuritaires liées à une dégradation dangereuse de la situation au Sahel qui pourrait provoquer un embrasement général de la sous-région. Un embrasement qui sera profitable aux groupes armés et terroristes. Mais, officieusement, Alger cache d’autres appréhensions d’ordre géopolitique qui sont liées essentiellement au… Maroc, l’ennemi traditionnel du régime algérien.
Selon les sources algériennes les mieux introduites au sein du sérail à Alger, l’établissement algérien et à sa tête Abdelmadjid Tebboune craint fortement un renforcement dangereux de l’influence du Maroc dans le sillage d’une intervention militaire des forces armées de la CEDEAO. Les pays de la CEDEAO sont essentiellement des pays alliés du Maroc et qui sont largement favorables aux positions marocaines dans le dossier du Sahara Occidental. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et même au Nigeria, des lobbys très favorables au Maroc sont de plus en plus puissants. Pour Alger, un déploiement militaire de ces pays au Niger permettra au Maroc d’avoir une porte d’entrée qui lui offrira des nouveaux relais d’influence dans ce pays sahélien qui partage près de 1000 Km de frontières avec l’Algérie.
Ces relais pourront se traduire par une véritable emprise sur les nouvelles institutions politiques du Niger et la constitution de groupes de pression « anti-Algérie » financés et appuyés par le Maroc. Par ailleurs, le régime redoute aussi une « implication sécuritaire et militaire » indirecte du Maroc auprès des forces armées de la CEDEAO. Des rapports sécuritaires algériens affirment que le Maroc pourrait fournir des armes, de l’appui logistique et du renseignement précieux pour faciliter l’avancée des armées des pays amis comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal sur le sol nigérien au cas où une vive résistance leur est opposée.
Ces informations ont renforcé la crainte d’Alger qui refuse que le Niger devienne le « nouveau terrain » de conquête des lobbys marocains en Afrique subsaharienne. C’est à partir de toutes ces données que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé de monter au créneau pour dire haut et fort non à toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger.