Exclusif. L’armée algérienne s’en mêle pour calmer les esprits à Tindouf

Le haut commandement de l’armée algérienne n’est pas resté insensible face à la colère des habitants de Tindouf qui ont manifesté par centaines dans les rues pour protester contre des soupçons de fraude électorale en faveur du FLN lors des élections locales de jeudi dernier. Des manifestations qui ont semé un véritable vent de panique, et les jeunes émeutiers, après avoir incendié des infrastructures publiques comme le tribunal de la ville, ont lancé des appels directs à la hiérarchie militaire pour lui demander d’intervenir et de mettre fin au « vol de leurs urnes ».

Des appels que l’armée a entendu. Le chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, a pressé le chef de la 3e région militaire Général-Major Saïd Chengriha d’envoyer discrètement des émissaires pour parler aux manifestants et émeutiers et les assurer que la haut commandement de l’armée allait demander aux autorités politiques de prendre en compte en urgence les revendications de la population de Tindouf. L’establishment de l’armée algérienne a pris attache également avec les services du Palais d’El-Mouradia pour lui manifester son inquiétude et son désaccord au sujet de la gestion du mécontentement populaire à Tindouf. Le premier ministre Ahmed Ouyahia a également transmis à Ahmed Gaïd Salah des assurances en lui affirmant que le gouvernement ne ménagera aucun effort afin de corriger les injustices à Tindouf.

L’intervention de l’armée a calmé un tant soit peu les esprits à Tindouf et les familles ont reçu des engagements concernant la situation de leurs enfants détenus par les services de sécurité suite aux émeutes qui ont éclaté vendredi dernier. La justice devrait les libérer dans les jours à venir.  Il est à rappeler que des milliers de soldats sont stationnés dans la région de Tindouf. Il s’agit d’une « ville-caserne » quadrillée et surveillée très sévèrement par les services de sécurité algériens. C’est la première fois que de telles protestations populaires éclatent dans cette région. Une colère que l’armée algérienne ne veut plus revoir pour ne pas troubler ses plans militaires dans cette région délicate au centre du conflit du Sahara occidental.

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