Exclusif. Le général Toufik avait tout prévu depuis 2015 : « Said Bouteflika et Gaid Salah vont mettre l’Algérie dans le chaos »

C’est une confidence que personne n’avait pris au sérieux. Et pourtant, c’est le général Toufik, l’ancien patron du DRS, l’homme qui avait dirigé pendant pas moins de 25 longues années les services secrets algériens, l’homme qui détient encore aujourd’hui tous les secrets du pouvoir algérien, qui avait fait cette prémonition : « Said et Gaid Salah vont mettre l’Algérie dans le chaos ». Cette phrase a été consignée par le général Toufik quelques jours avant son départ du DRS en septembre 2015. Le cerveau des services algériens avait rédigé une sorte de testament qu’il avait légué uniquement à ses collaborateurs et amis les plus fidèles. Et dans ces confessions données à son cercle intime, le général Toufik avait prévu les conséquences désastreuses de la crise de succession d’Abdelaziz Bouteflika. Une crise qui avait éclaté en 2018 à cause de l’incapacité du clan présidentiel à trouver un consensus autour d’un candidat qui pourrait prendre le relai et assurer une succession douce et apaisée.

Gaid Salah, le puissant chef d’Etat-Major, ne voulait pas de concessions et avait peur pour sa survie. Said Bouteflika, aveuglé par ses certitudes et pouvoir, n’a fait preuve d’aucune imagination. L’Algérie est restée otage de ces deux hommes qui ont décidé de tous les événements jusqu’à ce qu’un conflit ouvert éclate entre eux à propos de la gestion du Hirak, le mouvement populaire du 22 février.

Un conflit qui a provoqué en Algérie une crise politique sans précédent. Depuis 2015, le général Toufik avait prévu cette impasse lui qui avait dit non au 4e mandat. Mais personne ne l’avait écouté et aujourd’hui le plus vieux espion algérien croupit à la prison militaire de Blida. Said Bouteflika est en disgrâce lui-aussi après avoir perdu son bras-de-fer face à un Gaid Salah puissant et fort du soutien de l’armée.

Quant à l’Algérie, elle patine dans une situation totalement inédite et complexe. Et le pays n’est pas à l’abri des dérapages qui peuvent lui rappeler ses vieux démons. Ah si les dirigeants algériens avaient écouté le général Toufik en 2015….

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