Comme vous le révélait Maghreb Intelligence, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se rendra bien dimanche à Alger dans le cadre de la 14ème réunion des ministres des Affaires étrangères du « Dialogue 5+5 en Méditerranée occidentale ». La présence du patron de la diplomatie chérifienne lors de cette réunion est sans conteste un geste d’ouverture de la part du Maroc à l’adresse de son voisin algérien, malgré les récentes déclarations du premier ministre Ahmed Ouyahia qui accusait notamment le Maroc, sans le nommer, d’agresser le peuple algérien en l’inondant de haschich et de cocaïne. Des propos réitérés samedi 20 janvier lors d’une conférence de presse à Alger, en nommant précisément le Maroc cette fois-ci.
Il s’agit de l’une des très rares visites effectuée au cours des dernières années par un responsable marocain de haut rang, tant les relations entre les deux voisins sont tendues. « Les seuls échanges entre Alger et Rabat se résument depuis un bon moment à de violentes escarmouches par voie de presse », résume un diplomate européen accrédité à Alger.
Malgré cela, au Maroc comme en Algérie, certains cercles proches des pouvoirs en place plaident en faveur d’un dégel entre le deux pays, voire d’une normalisation des relations entre Alger et Rabat. A El Mouradia, plusieurs hommes d’affaires qui ont l’oreille de Saïd Bouteflika seraient favorables à une prochaine ouverture des frontières et à la création d’un couple Maroco-algérien sur le plan économique. Il n’est d’ailleurs pas rare que le Maroc soit cité en modèle par des membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), notamment dans les domaines industriels et agricoles.
Pourtant, Alger semble vouloir temporiser. « L’hostilité envers le Maroc est atavique chez certains hauts gradés et chez beaucoup de diplomates. Le soutien au Polisario est une véritable doctrine de la diplomatie algérienne », souligne un diplomate européen en poste à Rabat.