Les relations entre l’Algérie et le Qatar traversent une profonde crise notamment depuis l’expulsion du PDG d’Ooredoo Algérie décidée unilatéralement et arbitrairement par la présidence algérienne. A l’ambassade du Qatar à Alger, on a interprété ce geste qualifié de « violent » et de « coup de sang » comme étant un acte de rupture qui coïncidant étrangement avec un rapprochement inquiétant entre Alger d’une part et Abu Dhabi et Riadh de l’autre. En effet, les qataris soupçonnent un revirement de la position algérienne à leur égard en raison du lobbying émirati qui veut imposer à l’Algérie un alignement total sur ses agendas régionaux.
A l’époque d’Abdelaziz Bouteflika, l’Algérie observait une neutralité parfaite dans le conflit qui oppose le Qatar à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Mais depuis la chute du régime des Bouteflika et la prise du pouvoir par feu Gaid Salah ainsi que la désignation de Tebboune, les émiratis ont joué un rôle clé dans le soutien et défense de la nouvelle configuration du pouvoir en Algérie.
Abu Dhabi réclame aujourd’hui un renvoi d’ascenseur. Il presse l’Algérie une alignement sur ses intérêts dans la région d’Afrique du Nord. Le nouveau pouvoir algérien prend donc ses distances avec le Qatar. Pour essayer de calmer les esprits et de renouer de bonnes relations, l’Emir du Qatar a insisté pour rencontrer Tebboune à Alger. Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani est attendu officiellement demain mardi alors que sa visite a été annoncée depuis la semaine dernière, mais sa programmation a beaucoup tardé et certaines voix au sein du sérail algérien croyaient savoir qu’elle allait être reportée. Finalement, l’émir du Qatar se rendra à Alger et promettra, selon nos sources, des aides financières à une Algérie affaiblie par la baisse des prix du pétrole. Est-ce suffisant pour éloigner l’Algérie du giron émirati ? Pas si sûr…