Hirak en Algérie : quand les islamistes dérapent et inquiètent

Ce qui était craint depuis le début du mouvement populaire algérien, le Hirak, le 22 février 2019, vient de se produire. Le courant islamiste dérape et incite les manifestants algériens à recourir à la violence pour « faire tomber le régime ». Une rhétorique qui nous rappelle les pires moments de l’histoire contemporaine de l’Algérie. Tout a commencé lorsque Larbi Zitout, le leader du mouvement Rachad, qui n’assume pas officiellement son statut d’islamiste, mais qui flirte savamment avec la doxa islamiste et ses réseaux mondiaux, a lancé officiellement un appel à l’encerclement des aéroports algériens, des plus gros hôtels à Alger et à un « affrontement intelligent » avec les forces de sécurité.

Larbi Zitout est l’idéologue islamiste le plus regardé et le plus influent sur la toile algérienne et les réseaux sociaux. Cet ancien diplomate exilé à Londres en Angleterre est regardé chaque soir dans ces lives par plus de 60 mille personnes ou fans. Ses vidéos sur Youtube sont vues et visionnées par des millions d’Algériens en un laps de temps très court. Son influence sur les gens et sa popularité n’a jamais cessé de grandir depuis le début du Hirak où il avait su comment bien surfé sur la vague de la colère populaire pour s’imposer comme l’un de ses « stratèges ».

Au départ, le discours est policé, civilisé et raisonnable. Mais de jour en jour, Larbi Zitout muscle le discours et donne des consignes aux manifestants au nom de son idéologie de « l’escalade », à savoir renforcer le Hirak par de nouvelles actions de protestation outre que les marches pacifiques. Et cette fois-ci, Zitout passe directement à l’appel à la violence déguisée au nom de l’intelligence. Le gourou des islamistes de la toile algérienne travaille donc dans le cadre d’un plan bien élaboré. Dans ce réseau, il a traîné d’autres activistes devenus célèbres à cause de la censure des médias algériens et le black-out médiatique imposé par le pouvoir algérien. Nous retrouvons ainsi depuis Paris un certain Amir Dz, un simple clandestin devenu figure de proue du hirak cybernétique.

Cet élève de Zitout reproduit lui-aussi la même idéologie : atteintes à la vie privée, insultes systématiques et injures populistes dans le seul but de haranguer les foules nombreuses et curieuses. Et ensuite, des appels à l’affrontement avec les forces de sécurité et la mise en place d’une radicalité nouvelle alors que le Hirak se définit lui-même comme pacifique et civilisé.

Zitout, Amir Dz et d’autres acteurs du mouvement Rachad versent dans la violence alors qu’ils vivent tous dans le confort et luxe des capitales occidentales. Rachad se fait financer dans des conditions occultes par le biais d’une fondation appelée Karama basée SVP à Genève en Suisse. Des financements que leur procure une avocate égyptienne opposante, certes, au régime Al-Sissi, mais ô combien proche et influent auprès de … Doha au Qatar et les relais de l’AKP d’Erdogan en Turquie.

Zitout et Amir Dz vivent dans les plus beaux quartiers à Paris et Londres. Pour subvenir à leurs besoins, les lobbys qataris et turcs leurs ont dédiés d’autres financements par le biais de la chaîne El-Chark, basée en Turquie et utilisée par les frères musulmans égyptiens dans leur guerre contre le régime Sissi. La toile de fonds de ces islamistes du net est complexe, mais dangereuse. Elle révèle un véritable réseau qui noyaute les intentions nobles du Hirak algérien. Nous y reviendrons dans nos prochains articles.

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