Les diplomates français et les agents de la DGSE présents en Tunisie sont inquiets. L’éventualité d’un coup de force de l’armée tunisienne pour mettre fin au chaos dans lequel sombre le pays est de plus en plus évoquée. Les agents de la DGSE relèvent depuis quelques temps des contacts appuyés entre certains hauts gradés de l’armée tunisienne et des émissaires émiratis et égyptiens. Le Caire et Abou Dhabi s’inquiéteraient en effet d’une prise du pouvoir par Ennahda dans le cas où la situation sociale devait dégénérer. Le mouvement islamiste reste la formation la mieux organisée et la plus présente sur le terrain devant la défaillance des autres partis politiques empêtrés dans des guerres intestines. Le scénario de l’arrivée d’un « Ben Ali bis » serait alors privilégié dans les milieux d’affaires locaux et parmi une partie de la classe aisée.