Le double discours de Rached Ghannouchi

Les observateurs internationaux et notamment français sont impressionnés par le sens tactique des islamistes d’Ennahda. Ainsi, leur leader Rached Ghannouchi ne s’est pas précipité pour rentrer en Tunisie.

Il a en effet sciemment différé son arrivée  à Tunis pour qu’il puisse attirer au maximum l’attention sur lui. Ainsi, il a patiemment attendu que la tension baisse d’un cran afin d’orchestrer un retour triomphal. Plusieurs milliers de personnes sont venues l’accueillir à l’aéroport se livrant à la première démonstration de force d’Ennahda. Le cheikh a pris tout le monde de court en proclamant qu’il ne se présenterait ni aux élections législatives ni aux présidentielles. Une déclaration qui a soulagé ceux qui ont peur d’un ras de marée islamiste lors des premières élections libres qui devraient se tenir d’ici quelques mois. Cela dit et selon des sources bien informées à Tunis, les islamistes seraient en train de préparer activement ces élections. En promettant qu’il ne se présenterait pas au suffrage universel, Rached Ghannouchi se hausse au niveau d’autorité morale. En outre, cela n’empêchera  pas un des jeunes cadres d’Ennahda -notamment Hammadi Jebali- de briguer la présidence. Selon les observateurs, cela dépendra des pouvoirs que la nouvelle constitution va conférer aux institutions tunisiennes. Si c’est vers un régime parlementaire que la nouvelle constitution penchera, les islamistes se contenteraient de soutenir une personnalité pour occuper la présidence et concentrer leurs efforts sur l’institution parlementaire. D’après nos sources, leur stratégie de conquête semble ficelée et subira quelques rectificatifs en fonction du nouvel échafaudage constitutionnel.

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