S’il s’est rendu au Liban, dans le même avion, avec le président syrien Bachar Al Assad, c’est qu’il y avait urgence.
Le roi Abdallah d’Arabie Saoudite a semble-t-il cédé aux conditions syriennes, selon lesquels les armes du Hezbollah étaient une ligne rouge. Le serviteur des lieux saints a également accepté de faire pression sur le premier ministre libanais Saad Hariri pour lever le pied sur l’accusation de certains membres du parti chiîte, par le tribunal international, d’avoir tué Rafic Hariri.
La visite du roi saoudien à Damas et son prolongement jusqu’à Beyrouth n’avait réellement pour objectif que de sensibiliser les Syriens à la création d’un axe sunnite en Irak. La prédominance iranienne à Bagdad commence à sérieusement inquiéter Damas, qui ne veut pas laisser Téhéran devenir le seul joueur sur le terrain irakien. C’est pourquoi, Bachar Al Assad ne s’est pas fait prier pour accepter la demande saoudienne. En contrepartie, les Saoudiens ont exercé d’énormes pressions sur Saad Hariri pour tourner la page de l’assassinat de son père. Chose faite dès cette semaine, puisque le Cheikh Hassan Nassrallah est repassé à l’offensive en accusant, preuves à l’appui, les Israéliens d’avoir perpétré l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais. D’après les observateurs, c’est un marché win-win qui arrange tout le monde sans vraiment mécontenter les Américains qui veulent coûte que coûte se retirer de l’Irak, l’honneur sauf.