Il y a le feu à Carthage. Nadia Akacha, ministre-conseillère et directrice du cabinet du président Kaïs Saïed est sur le qui-vive ces derniers jours. Le vent semble mauvais pour le locataire du palais Carthage. Alors que depuis son élection à la tête de la république, Ka£ïs Saïed affichait une santé insolente dans les multiples sondages, les livraisons récentes des différents instituts de sondage montrent que le chef de l’Etat est en réelle perte de vitesse.
La directrice du cabinet de Kaïs Saïed multiplie les réunions avec ses plus proches conseillers afin de décortiquer les résultats des sondages et comprendre les raisons de ce début de désaffection qui frappe leur président. Il faut dire que de plus en plus de Tunisiens pensent que le président de la république est responsable du blocage institutionnel que vit le pays depuis des mois. La visite de Kaïs Saïed en Egypte et les propos qu’il y a tenu en présence d’Al Sissi, personnage particulièrement honni en Tunisie, a suscité l’incompréhension au sein de l’opinion publique.
L’équipe qui entoure Nadia Nakacha surveille aujourd’hui de près les performances du journaliste et écrivain Safi Saïd, très populaire chez une grande partie de l’électorat qui a voté pour Kaïs Saïed, et d’Abdellatif Mekki, ancien ministre de la Santé affilié à Ennahda.
Les conseillers de la présidence seraient, selon les informations dont dispose Maghreb-intelligence, de pousser Kaïs Saïed à changer de positionnement. Certains d’entre-deux envisageraient même un « coup d’éclat » politique qui pourrait sortir le patron de Carthage du marasme où il semble peu à peu s’installer.