Les dessous de la colère froide d’Alger contre le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez

Alger ne décolère pas contre le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Les autorités algériennes n’ont pas du tout goûté la proposition faite par Madrid à Rabat de co-organiser la Coupe du Monde 2030 en compagnie du Portugal. Une proposition qui aurait le don d’intéresser plus la FIFA qu’une Coupe du Monde maghrébine souhaitée par le Maroc, mais à laquelle ni l’Algérie ni la Tunisie n’ont donné suite.

Selon des diplomates européens en poste à Alger, le pouvoir algérien a perçu la proposition espagnole comme un coup de Jarnac. Cela conforte le Maroc dans sa position diplomatique, selon laquelle Rabat fait tout pour dépasser la situation d’immobilisme au Maghreb, alors qu’Alger est « ankylosée dans ses doctrines diplomatiques antédiluviennes », souligne un ex-diplomate espagnol aujourd’hui à la retraite.

En outre, le gouvernement algérien reproche à son homologue espagnol un alignement total sur les positions marocaines en matière de lutte contre le terrorisme et de l’immigration clandestine. Deux domaines dans lesquelles les deux pays semblent en parfaite symbiose.

Il y a quelques jours, et pour ne pas offenser le royaume du Maroc, le Parti Populaire et le PSOE ont d’un commun accord refusé que le groupe d’amitié parlementaire pour le soutien de la paix au Sahara occidental tienne une réunion au Parlement espagnol. Un véritable camouflet pour cette association qui constitue le fer de lance du Polisario dans la péninsule ibérique.

Un autre dossier met les Algériens en rogne contre l’Espagne. C’est le dossier économique. En 2018, les exportations marocaines vers l’Espagne ont augmenté de 6,4 % à fin juillet, alors que les importations ont quant à elles enregistré une hausse de 7,8%. Des dizaines d’entreprises espagnoles ont également décidé d’investir au Maroc pour accompagner l’installation des constructeurs automobiles français Renault et Peugeot. Les entreprises espagnoles préférant faire confiance au tissu économique marocain plutôt qu’à celui de l’Algérie, qui pourtant aspire à installer une industrie automobile locale. Une volonté qui ressemble plus aujourd’hui à un vœu pieu qu’à une réalité sur le terrain.

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