Si elle a évité de commenter publiquement la reconnaissance par la France du gouvernement provisoire en Libye, la ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis, Hillary Clinton, a fait savoir au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, que Paris a eu tort de se précipiter de cette manière. D’après Hilary Clinton, il serait encore trop tôt pour prendre une telle position, surtout que les rapports des divers services américains en provenance du terrain en Libye s’accordent à affirmer que les « révolutionnaires » ne constitueraient pas jusque-là, une force unie capable de destituer le régime du colonel Kadhafi. Pour preuve, ce dernier ne cesse de marquer des points, montrant qu’il n’a pas encore tout perdu. Pour ce qui est de l’imposition de la zone d’exclusion aérienne, la chef de la diplomatie américaine, a laissé entendre, d’après les proches conseillers d’Amr Moussa, que la décision de la Ligue Arabe, était elle aussi hâtive, et qu’il était préférable qu’elle soit prise à l’unanimité. Allusion faite à la position anti zone d’exclusion de deux pays influents, l’Algérie au Maghreb et la Syrie Au Machrek. Les réticences des Etats-Unis à intervenir directement en Libye émanent, selon le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, du fait que Washington est à la recherche de la personnalité libyenne adéquate qui aura la caution des révolutionnaires et des tribus pour former un gouvernement d’union nationale où les Guedadfas seront représentés. C’est pour cette raison que Washington ne cesse d’offrir une sortie au guide avec des garanties sur tous les plans. Dans ce contexte, on apprend de Chucri Ghanem, président de la NOC libyenne (National Oil Corporation), que les compagnies pétrolières américaine-le major Exxon Mobil en tête- jouent un rôle important dans ce domaine. Dans ce cadre, rappelons que 80% des réserves pétrolières prouvées de la Libye se trouvent dans le bassin offshore de Syrte, fief des Guedadfas.