Installé dans les luxueux salons du Sheraton d’Addis Abeba tout au long du sommet de l’Union africaine (UA) qui vient de s’achever , le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al Jubeir, à la tête d’une importante délégation, a multiplié les contacts avec les chefs d’Etats africains présents. Avec pour objectif de rallier certaines grandes capitales africaines à la position anti Qatar adoptée par Riyad, Abu-Dhabi et Manama. Le général soudanais Taha Othmane Hussein, ancien directeur de cabinet du président Omar El Béchir, a joué le rôle de poisson pilote pour les Saoudiens et tenté de prêter main forte à Sameh Choukry, le chef de la diplomatie égyptienne, à la tête de la manoeuvre pour convaincre certains de ses frères africains de rejoindre les positions de Riyad. C’était sans compter avec le président en exercice de l’UA, le guinéen Alpha Condé, qui a souhaité que l’organisation panafricaine prenne une position unifiée vis-à-vis de la crise dans le Golfe. Une décision qui a provoqué la stupeur du diplomate égyptien qui a quitté précipitamment Addis Abeba en signe de mécontentement, laissant le seul Adel Al Jubeir subir la colère de Mohamed Ben Salmane.