Maroc : Apprentissage démocratique par la « crise »

Alors qu’elle dure depuis plus de deux mois, la crise gouvernementale qui plane sur le gouvernement de l’islamiste Benkirane semble enfin s’acheminer vers une solution politique. Un communiqué du cabinet royal a informé les Marocains que le roi acceptait les démissions des ministres du parti de l’Istiqlal que le chef du gouvernement lui avait soumis, comme le prévoit d’ailleurs la constitution de 2011. Le communiqué a fait savoir que le roi a demandé aux ministres démissionnaires de continuer à expédier les affaires courantes « jusqu’à nomination de ministres en charge de leurs départements respectifs». Les termes du communiqué sont donc clairs et concis et démontrent que le roi veut rester à distance égale de tous les acteurs politiques. Les observateurs de la chose politique au royaume chérifien, estiment que le roi a ainsi pris ses distances avec la crise gouvernementale, qui relève plus des joutes politiciennes. Le palais a donc signifié à tout le monde qu’il demeure l’arbitre suprême et qu’il n’a pas à s’immiscer ni à influencer les uns ou les autres. La crise gouvernementale actuelle se révèle être un signal fort de la normalisation de la vie politique marocaine et un gage de la solidité des instituions.