Ce n’est pas tant la santé du président mauritanien qui inquiète en ce moment les capitales étrangères préoccupées par la situation en Mauritanie, mais les circonstances de cet « accident anecdotique » tel que présenté par la version des autorités de Nouakchott. [onlypaid]
Dans la nuit de samedi à dimanche, les téléphones rouges ont chauffé à Paris, Alger et Rabat tellement les rumeurs d’un coup d’Etat se faisaient insistantes. L’hospitalisation du général Aziz à Paris a réussi à calmer les rumeurs. Le chef de l’Etat mauritanien n’aurait jamais pu, d’après une source diplomatique dans la capitale mauritanienne, quitter le pays si une menace guettait son pouvoir. Cela dit, d’autres versions circulent toujours à Nouakchott. En revenant le soir d’une ferme dans la banlieue de la capitale, le président a essuyé des tirs nourris d’une brigade de l’armée. Il n’a du son salut qu’à la vigilance de son chauffeur qui a réussi à conduire la voiture jusqu’au palais présidentiel avant que la garde présidentielle n’intervienne pour mettre hors d’Etat de nuire les assaillants. Certains journalistes mauritaniens parlent même de certains militaires en fuite, alors que d’autres auraient été arrêtés. Ce qui est sûr, c’est que depuis plusieurs mois, le général Aziz fait l’objet d’une grande contestation au sein même de l’armée. Plusieurs hauts gradés se plaignent des tendances de plus en plus autoritaires du président. Il faut dire que le pays n’a jamais connu de grande stabilité, puisque la vie politique en Mauritanie a toujours été rythmée de coups d’Etat. « La chose qui pourrait sauver le général Aziz, c’est l’appui d’Alger, Paris et Rabat. C’est le seul président mauritanien qui a pu bénéficier de la bienveillance de ces trois capitales fortement impliquées en Mauritanie », affirme un ancien premier ministre de ce pays. [/onlypaid]