De plus en plus isolé depuis la visite réussie du président de la République, Kaïs Saïed, en Égypte et le rapprochement entre Abdelfattah Al Sissi et Recep Tayyip Erdogan, le chef du mouvement Ennahda et titulaire du perchoir, Rached Ghannouchi est parti, en catimini, se prosterner à Doha.
L’icône religieuse a cédé, temporairement, sa place à Samira Merai et Tarek Fetiti au Parlement pour réitérer sa loyauté indéfectible à la confrérie des Frères musulmans, s’assurer un soutien sans faille et finalement se faire dicter un nouveau mode opératoire politique.
L’inattendu revirement diplomatique entre Le Caire, ennemi numéro 1 des islamistes, et Ankara, mais aussi Doha, les temples de l’islamisme politique, a contraint Rached Ghannouchi d’agir afin d’éviter de se faire dépasser par les événements et de rester à l’ombre de Kaïs Saïed, son ennemi de toujours.
En effet, le pensionnaire de Carthage est également très proche de Tamim ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, avec qui, il partage une position commune au service de la paix dans le monde… Et Ghannouchi se méfie de ce rapprochement à haut risque pour la survie politique d’Ennahda dans un contexte de vives tensions institutionnelles en Tunisie, un pays instable depuis le départ de Ben Ali. L’icône religieuse frappera-t-elle à la porte du Sultan Erdogan ? Affaire à suivre…