Au lendemain de la désignation par la FIFA de United 2026 (Canada, Etats-Unis, Mexique) futurs pays organisateurs de la Coupe du monde 2026, une grande partie de la presse française se désole de voir la candidature du Maroc écartée par un jeu d’alliances diplomatiques de circonstance qui ne devrait pas avoir cours dans ce type de consultation. L’Italien Gianni Infantino, président de la FIFA depuis deux ans, ne déclarait-il d’ailleurs pas au journal Le Monde le 10 juin dernier, « La Coupe du monde n’est pas un événement politique et ne doit pas l’être. C’est tout simplement la fête du football ». Jolie fumisterie à la lecture des résultats et à l’analyse des votes fédération par fédération. L’hebdomadaire Jeune Afrique souligne ainsi « le silence assourdissant de la FIFA quand Donald Trump (le Président des Etats-Unis) avait ouvertement menacé de représailles les pays que les Etats-Unis ont toujours soutenu et qui ne voteraient pas United 2026. Le gouvernement du football mondial s’est contenté de regarder ses chaussures ».
Sous le titre « Le Maroc déçu mais fier après sa défaite », le journal Le Monde remarque pour sa part que « l’histoire aurait été belle: un pays en développement d’Afrique du Nord remportant la partie face à trois géants américains et défiant tous les pronostics ». De son côté, le journal L’Equipe pointe du doigt « les soutiens du Maroc qui ont fait volte-face. Quelques pays ayant publiquement déclaré leur soutien à la candidature du Maroc à la Coupe du monde 2026 ont finalement voté pour le projet nord-américain ». Et le quotidien sportif de citer « le Liban, la Russie, la Birmanie, le Botswana et la Guinée dont le président de la Fédération était l’un des ambassadeurs de Maroc 2026 ». A ce propos, le journal Le Monde rapporte que « la Guinée se défend d’avoir voté contre le Maroc ». « Le Président de la Fédération guinéenne de football met en cause le système de vote électronique, assurant que d’autres pays s’étaient aussi plaints ». Chacun appréciera à sa juste mesure le système de défense.
Quant à l’hebdomadaire Le Point, le magazine rapporte les propos de l’historien du football Paul Dietschy, qui n’hésite pas à rappeler que Infantino a toujours était présenté comme un défenseur de la candidature nord-américaine, « notamment parce qu’il était dans sa logique, cohérent, d’attribuer le premier Mondial à 48 équipes à de grands pays qui ne l’ont jamais eu, comme la Chine ou l’Inde, ou à des associations de pays ». Fermez le ban!
En tout cas, « Le Maroc n’a pas à rougir de son échec », selon la version française de Sputnik, l’agence de presse multimédia russe, dont le pays n’a pourtant pas voté en faveur du royaume.