Les anciens compagnons de route du colonel Mouammar Kadhafi, emmennés par le chef d’état-major de l’armée libyenne, Abou Bakr Younès Jaber ainsi que le général Moustapha Kharroubi, coordinateur des armées (les deux ne sont pas apparus en public et n’ont pas donné signe de vie depuis le début de la rébellion) ont entrepris d’approcher, la semaine dernière, l’ancien numéro 2 du régime, le commandant Abdessalam Jalloud afin qu’il réagisse à la crise. Les « historiques » de la révolution du 1er septembre, soutenus par des diplomates influents comme Abderrahmane Chalgam et Saad Moujber, actuel ambassadeur à Téhéran, ont demandé à Jelloud d’intervenir pour convaincre Mouammar Kadhafi de se retirer du pouvoir dans le cadre d’un compromis où le colonel se replierait sur son fief de Syrte, laissant la place à un nouveau gouvernement qui s’engagerait à éviter les règlements de compte. Cependant, Abdessalam Jalloud-qui est l’un des grands notables de la grande et puissante tribu des Mgharhas- n’aurait pas encore « lâché » le guide et s’est abstenu de donner une réponse claire. D’après les révélations exclusives de Saad Moujber à « Maghreb-Intelligence », le commandant se serait contenté de marmonner un vague : «Inchallah Kheir». Toujours d’après Saad Moujber l’objectif serait « d’impliquer Jalloud car il est une figure historique appréciée par la population, notamment après ses divergences avec Kadhafi et son retrait de la vie politique. C’est la bonne carte à jouer pour sauver la Libye d’un bain de sang, d’une guerre civile et de la partition». D’un autre côté, « Maghreb-Intelligence » a appris de sources concordantes à Benghazi que les réticences de Jalloud émanent d’une intime conviction que Kadhafi est déterminé à aller jusqu’au bout. Reste à savoir si les Mgharhas vont prendre position dans les jours qui viennent ou bien préfèreront-ils rester neutres.