La disparition des écrans et des dépêches officiels du président par intérim Abdelkader Bensalah, qui a pris la place d’Abdelaziz Bouteflika depuis le 9 avril dernier, a suscité beaucoup de commentaires dans la presse algérienne. Plusieurs journaux et sites électroniques n’ont pas hésité à commenter l’absence de l’homme de 77 ans, et ce depuis sa dernière activité officielle qui remonte au 25 août dernier, quand il avait reçu le ministre des Affaires étrangères de Sao-Tomé-Et-Principe.
Il faut dire que la santé du chef de l’Etat par intérim laisse planer beaucoup de doutes sur ses capacités à diriger cette période cruciale pour le pays. Abdelkader Bensalah, qui a été opéré à en 2015 à Paris d’une tumeur maligne, subit depuis un traitement chimio-thérapeutique lourd dont les signes sont apparents sur lui. Et ce n’est pas la récente audience accordée le 4 septembre au premier ministre Noureddine Bedoui qui risque de dissiper les craintes qui touchent à sa santé. D’autant plus, que l’homme semble se morfondre dans l’ombre du général Ahmed Gaïd Salah, véritable décideur du pays.
D’ailleurs, selon des sources bien informées à Alger, c’est la maladie de Bensalah qui a poussé le chef de l’état-major à appeler à la tenue d’élections présidentielles dans un délai de quatre mois. « Le pays ne supportera pas un autre tripatouillage constitutionnel si l’actuel président par intérim venait à disparaître », explique, un membre du panel pour le dialogue. « Personne n’est habileté à prendre les fonctions de chef de l’Etat en cas de nouvelle vacance du pouvoir suprême, alors que même la prorogation du mandat intérimaire de Bensalah a été fait au mépris d’une constitution que le vice-ministre de la Défense n’en finit pas de bafouer », ajoute notre source.
Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que les relations d’Abdelkader Bensalah, qui désire avant toutes autres choses se retirer de la vie politique, et le général Ahmed Gaïd Salah sont exécrables. Les injonctions martiales proférées par ce dernier lors de chacun de ses déplacements dans les régions militaires ont fini par exaspérer aussi bien Bensalah que certains hauts gradés. « Gaïd Salah veut coûte que coûte installer un président élu à sa mesure. C’est une mission vitale pour un général qui a cumulé autant d’ennemis que de biens mal acquis », souligne un ancien général, aujourd’hui à la retraite.