Alors que l’on s’attendait à une sortie d’un membre du gouvernement de Hamed Jebali ou du chef de l’Etat pour rassurer l’opinion publique tunisienne après les débordements des derniers jours de la part des groupuscules salafistes, c’est finalement l’homme fort de la Tunisie qui a parlé.[onlypaid]
Rached Ghannouchi a accordé une interview à l’Agence France presse où il met en garde les salafistes-djihadistes contre toute atteinte à la sécurité de l’Etat. D’après un ancien ministre appartenant à la formation du président Moncef Marzouki, le patron d’Ennahda a utilisé une terminologie qui est plus propre à un chef de l’Etat qu’à un chef de parti, notamment en parlant de la nécessité « d’être ferme et serrer la vis ». Plus que ça, les observateurs ont noté chez Rached Ghannouchi une propension à diriger le gouvernement, en promettant à l’opinion publique que la police allait pourchasser le cheikh Salafiste Abou Iyadh, soupçonné d’être derrière l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis, jusqu’à ce qu’il soit arrêté. Cette sortie du président d’Ennahda a l’avantage de clarifier les choses. En Tunisie, l’homme fort n’est plus à Carthage, mais au siège du parti Ennahda. [/onlypaid]