En perte totale de repères, la diplomatie algérienne fait feu de tout bois. Accumulant les échecs face au Maroc sur le dossier du Sahara occidental où le royaume chérifien semble avoir pris beaucoup d’avance aussi bien sur le terrain que sur le front diplomatique, Alger fait appel à l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale.
C’est un Sabri Boukadoum désemparé et au bord de la déprime qui s’est rendu à Madrid afin d’implorer une intervention de l’Espagne sur un dossier qui lui échappe totalement. Le ministre algérien des Affaires étrangères, dans une interview accordée à El Pais, n’hésite pas à rappeler à l’Espagne « sa responsabilité historique au Sahara ». Le patron de la diplomatie algérienne tourne définitivement la page d’une Algérie « chantre des luttes anticoloniales » et porte-drapeau des mouvements de libérations et implore l’ancien colonisateur, coupable de massacres et d’exactions au Sahara tout au long de la période de colonisation, d’intervenir à nouveau au Sahara.
Ne mesurant pas ses propos, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s’enfonce lui-même et enfonce encore plus son pays en expliquant que les « Sahraouis ont tous des racines en Espagne ». L’Algérie invente aux Sahraouis des racines dans une Espagne chrétienne et européenne et leur enlève des liens avec un Maroc musulman, arabe et africain. L’histoire et la géographie apprécieront le grand écart du pouvoir algérien.