Depuis sa nomination à la tête de la garde nationale en 2015, le colonel-major Lotfi Brahem fait l’objet d’une attention particulière de la part des services de l’ambassade américaine à Tunis. Loin de se douter de sa fulgurante ascension qui allait l’amener en septembre dernier à la tête du ministère de l’Intérieur, les Américains se sont très vite intéressés à son environnement et ainsi pu constituer la cartographie de ses amis, de ses appuis et de son entourage, une dizaine de quadragénaires en majorité issus de Sousse et de sa région. Parmi-eux, Noureddine Ben Ticha est aujourd’hui le principal conseiller à la présidence de la République, chargé des relations avec le parlement et les partis, proche des médias et très influent au sein de Nidaa Tounès. Dans la galaxie Brahem figurent également le gouverneur de Jendouba Akrem Sebri, lcelui de Monastir, Adel Khabthani, l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires locales, Chokri Ben Hassen et le nouveau conseiller à la primature, Fayçal Hafiane.
« C’est une bande de trentenaires et de quadras avides de pouvoir, qui estiment que la Tunisie s’enfonce dans le chaos à cause de partis politiques corrompus, d’une UGTT rigide, mais surtout en l’absence d’un homme à poigne qui connait bien le terrain, qui puisse rassurer les tunisiens et remettre la machine en marche », confie un ancien ministre tunisien, qui semble croire que l’actuel ministre de l’Intérieur est l’homme de la situation. Une idée que partageraient les Américains, désireux de voir une Tunisie stable et forte face à une Libye en pleine décomposition et une Algérie en proie à beaucoup d’incertitudes.