Tunisie. Rumeurs de coup d’Etat et de grève générale, retrait de Nidaa Tounès : comment Caïd Essebssi tente d’abattre Youssef Chahed

Les heures du premier ministre Youssef Chahed à la tête du gouvernement tunisien sont-elles comptées ? Tout le laisse à penser, surtout après les audiences accordées, coup sur coup, par le président Béji Caïd Essebssi au patron des islamistes d’Ennahda, Cheikh Ghannouchi et au secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi. Sollicité par le locataire de Carthage, le leader islamiste a demandé un délai afin de se prononcer sur la demande du chef de l’Etat de démettre le Premier ministre. Quant au syndicaliste en chef du pays du jasmin, il s’est empressé d’annoncer une grève générale qui risquerait de « paralyser 90 % du service public », selon ses dires.

Et pour ajouter à la tension générale qui prévaut dans le pays, en l’absence de Youssef Chahed qui représente le Tunisie au sommet Chine-Afrique, le parti présidentiel Nidaa Tounès a annoncé que ses ministres avaient délégué aux dirigeants leur formation l’opportunité de se retirer du gouvernement d’Union nationale. Une menace réelle qui plane désormais sur la tête de Youssef Chahed. Et comme cela ne suffisait pas, le député de Nidaa Tounès, Khaled Chouket a jeté un gros pavé dans la mare, en affirmant que l’armée pourrait bien prendre le pouvoir « si le Premier ministre refusait de baisser les bras et de s’en aller ». Une menace bien sûr lourde de conséquence et qui en dit long sur le point de non-retour auquel les relations entre les locataires de Carthage et de la Casbah sont arrivées aujourd’hui.

Alors quelle porte de sortie pour le Premier ministre, qui au bout de plusieurs passes d’armes victorieuses contre le Béji Caïd Essebssi et son fils Hafedh, se retrouve aujourd’hui cloué au pilori ? Pour le moment, tous les indicateurs montrent que la nouvelle coalition Essebssi-Ennahda-UGTT est bien partie pour avoir sa peau. A moins que la France, l’Union Européenne, les Etats-Unis et les bailleurs de fonds  aient leur mot à dire. On ne devrait pas tarder à connaitre la réponse.

 

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  1. Aida Laz 17:41 - septembre 5, 2018

    Dans l’état actuel des choses,la prise temporaire de pouvoir par l’Armée serait peut-être une solution au désordre qui règne dans le pays.Non pour gouverner mais pour fournir un appui à un gouvernement de technocrates qui sortirait le pays d l’ornière où il est enlisé depuis des années sans une seule lueur d’espoir de sortie de crise.Le pays vit dans une anarchie sans précédent.Donc :
    Aux grands maux les grands remèdes.
    Il est demandé instamment aux occidentaux de laisser au peuple tunisien le choix de ses options autrement l’instabilité et le désordre vont se propager également hors de chez eux et il sera peut-être à ce moment là trop tard pour remédier à la situation.
    Le peuple souhaite que pour un temps déterminé,
    l’Armée mette de l’ordre dans leur pays.

  2. Tariq 22:34 - septembre 5, 2018

    Très juste

  3. Mr zyed 01:22 - septembre 6, 2018

    Ceux qu il doivent partir c est Mr sebsi et son fils et le ugt et nahda doivent faire face a ce fenomene la Tunisie appartient au tunisiens et pas a la famille sebsi réveiller vous c est ça la démocratie une autre révolution pour chasser ses imbessiles où elle est lemo3arada tous vous êtes responsable ont mis la Tunisie dans le chao

  4. belgacem 16:17 - septembre 6, 2018

    Ah bon , maintenant on place Ennahda dans une coalition qui voudrait avoir la peau de YC, mais c’est vraiment n’importe quoi .Pour l’instant ce sont les seuls qui ont choisi d’aller contre vents et marées pour soutenir Chahed alors qu’ils auraient très bien pu le lâcher depuis le début pour s’éviter le courroux de ceux qui veulent le chasser . L’armée n’a rien à faire là-dedans, il y a une différence entre faire appel à l’armée pour dégager un lieu stratégique comme cela se fait en France, Brésil etc. et le fait de gérer le pays . Cela n’est pas son rôle et les propos de Chawket sont ceux d’un irresponsable . Malheureusement le pays regorge d’irresponsables .

  5. Dali 19:21 - septembre 6, 2018

    L’ex député chaouket