Tunisie : entre Saïed, Mechichi et Ghannouchi… un flirt sous haute tension

Démonstrations linguistiques et populistes, décisions rocambolesques, manœuvres partisanes très étroites et échange de piques permanent par communiqués interposés… Depuis plusieurs semaines, le président de la République, le chef du gouvernement et le titulaire du perchoir mènent le “show”. Chronologie d’un malaise au sommet de l’État.

Mechichi navigue à vue

Désigné par le président Saïed, en août 2020, pour succéder à Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement démissionnaire, Hichem Mechichi s’en est remis à Ennahda, Qalb Tounes et la Coalition Al Karama, la Troïka parlementaire, en froid avec le chef d’État, pour faire passer son gouvernement avec une promesse de remaniement ministériel au passage.

Quelques semaines après, le nouveau chef du gouvernement écarte le ministre de la culture, Walid Zidi, opposé à la suspension des spectacles, et poursuit les tractations. Il écarte ensuite le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, un proche de Kaïs Saïed, pour avoir touché à Lazhar Longo, chef de l’antenne du ministère de l’Intérieur à Paris et membre de l’organe sécuritaire secret d’Ennahdha, sans le consentement de la Kasbah.

Entre-temps, Hichem Mechichi multiplie les bourdes, avec une gestion controversée de la crise sanitaire, la répression policière de la vague de contestation sociale et les prêts bancaires à tout va pour combler le déficit budgétaire sans aucune réforme, et annonce un remaniement ministériel contesté. Son objectif ? Éjecter “les ministres du président”.

Une opération désirée et concoctée par Ennahda, Qalb Tounes et la Coalition Al Karama, ayant réussi à placer onze nouveaux ministres et Mechichi ne fait qu’exécuter les ordres. Cependant, cette nouvelle manœuvre est bloquée par le président de la République qui refuse d’inviter les ministres désignés par son ancien protégé à prêter serment au Palais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *