En politique comme à la guerre, tous les coups sont permis, même les plus indécents et ridicules. C’est le credo du clan du chef du gouvernement Hichem Mechichi, en conflit avec le président de la République, Kaïs Saïed, contre qui des fausses révélations sont en cascades ces derniers jours. La dernière ? Un document de trois pages dit fuité de Carthage et présenté comme un projet de coup d’Etat fomenté par le président Saïed sur fond de l’article 80 de la Constitution tunisienne.
Conformément au fichier publié par le site Middle East Eye -un présumé document adressé par un anonyme à la dircab atypique de la présidence, Nadia Akacha- Kaïs Saïed compterait assigner à résidence certains élus de la Troïka parlementaire – Ennahda, Qalb Tounes et Al Karama – et isoler le chef du gouvernement Hichem Mechichi et le titulaire du perchoir Rached Ghannouchi, sans téléphone ou accès internet pour s’accaparer le pouvoir et exécuter sa stratégie politique.
Pathétique et absurde. Comment un chef d’État en fonction envisage-t-il de faire un coup d’État ? Comment un média s’autorise-t-il à publier un document anonyme sans vérifier son authenticité ? À vrai dire, ce n’est pas si surprenant de la part de Middle East Eye, un média dirigé par un ex de la chaîne qatarie, Al Jazeera, très proche de Doha, Ankara et la confrérie des Frères musulmans. Plus de place au doute, les islamistes seraient à l’origine de cette énième manigance politique ratée.
Agacé par le comportement du président de la République et ses prises de parole anti-système, Ennahda et cie tentent de coller l’étiquette de “putschiste” sur le dos de leur ennemi, Kaïs Saïed. Un signal négatif adressé aux “amis” de la Tunisie et aux institutions financières internationales, préoccupés par le conflit institutionnel et la crise socio-économique, financière et sanitaire en Tunisie. Leurs fans les croyaient “saints”, mais les islamistes excellent dans l’art de la prostitution politique.