Les faits remontent au mois de juin 2019 : à l’époque, l’ancien président de la République feu Béji Caïd Essebsi, hospitalisé après un malaise, avait été annoncé mort à tort et la capitale, Tunis, avait été secouée par un attentat terroriste à l’avenue Habib Bourguiba, au cœur du centre ville. Youssef Chahed, jadis chef du gouvernement, aurait tenté avec les députés de son parti Tahya Tounes et leurs alliées, les islamistes d’Ennahdha de tenir une plénière extraordinaire pour constater la vacance du pouvoir et introniser Chahed à Carthage à la place de feu Béji Caïd Essebsi.
C’est en tout cas ce que révèle l’autobiographie de Mohamed Ennaceur, ancien titulaire du perchoir et président de la République par intérim après le décès, le 25 juillet 2019, de “Bajbouj”. Ces informations ont été confiées par Abdelkarim Zbidi, ancien ministre de la Défense, à Ennaceur. Un scénario confirmé par l’ancien président de l’Union Patriotique Libre (UPL, membre de la coalition anciennement au pouvoir, Slim Riahi. Actuellement en cavale, Riahi prétend avoir rejeté les pratiques de coup d’État contre le pouvoir de feu Béji Caïd Essebsi, depuis, plusieurs dossiers ont été montés contre lui.
En effet, les mémoires de Mohamed Ennaceur “Deux Républiques, une Tunisie” et le passage sur le jeudi noir et l’éventuel coup d’État fomenté par les députés de Tahya Tounes et Ennahdha font jaser. Des membres du parti dirigé par Youssef Chahed sont montés au front pour s’attaquer à l’ex président de Parlement, un homme d’État au parcours politique plutôt brillant depuis Bourguiba. Suffisant pour faire taire la polémique ? Non !