Violences policières : “la Tunisie est une vraie jungle”

Le cauchemar est interminable en Tunisie, où la situation va de mal en pis dix ans après Ben Ali. La crise est pluridimensionnelle, le bout du tunnel demeure invisible et la répression s’accentue.

C’est à Sidi Hassine, un des quartiers populaires de la capitale Tunis, qu’un homme a perdu la vie dans des circonstances suspectes quelques temps après avoir été arrêté par les forces de l’ordre. Une arrestation musclée, condamnée par les jeunes, très en colère contre les bavures policières. Toutefois, un jeune manifestant de 15 ans a été dénudé, lynché et arrêté par les agents de police.

À vrai dire, rien ne semble arrêter les policiers sous Hichem Mechichi, chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim, pour qui, violence rime sans cesse avec injustice et impunité. Si le ministère public a ordonné la libération du manifestant mineur et l’arrestation des policiers impliqués pour être traduits devant la justice, la Kasbah ne parvient point à faire passer la pilule.

Des centaines de jeunes manifestants et des représentants de la société civile se sont mobilisés à l’avenue Habib Bourguiba pour dénoncer les agissements de la police républicaine et désigner le principal responsable de ces pratiques en violation grave des droits humains : Hichem Mechichi. Mais, la marche pacifique s’est rapidement transformée en violents affrontements avec la police.

Pour Samia Abbou, députée du Courant Démocratique, la Tunisie est désormais une vraie jungle. En effet, bien avant Ahmed Ben Amara à Sidi Hassine, Ayman Othman, Omar Laâbidi et d’autres jeunes ont été martyrs des bavures policières et dont les familles attendent que justice soit faite. Des brutalités policières pointées du doigt par la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).

Le séjour de Hichem Mechichi à la Kasbah a été rythmé par l’injustice, la corruption, la pauvreté, les inégalités, alors que les promesses éphémères du gouvernement ont installé une incertitude. Il a semé la violence, récolté la haine et son départ est devenu indispensable pour entamer un dialogue national, tenter de redresser un pays en perdition et éviter un scénario à la libanaise.

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